Les manifestations contre la réforme des retraites montrent une chose que peu de médias relèvent. Et qui devraient cependant inquiéter ceux qui nous gouvernent.
De quoi s’agit-il ? Du nombre important de manifestants en province vs Paris et l’Ile-de-France. Les jeunes députés républicains dissidents – et souvent élus en région – l’ont bien compris, eux qui s’opposent partiellement à ce simple projet de loi de finance rectificatif.

Quels que soient les chiffres (syndicats ou police), la proportion reste la même. Moins de 10% des manifestants du pays défilent à Paris, entre Bastille et République alors que la population d’Ile de France compte pour un quart environ des français. En proportion, on devrait donc trouver 25% des manifestants sur Paris, soit près de 300 000 personnes, alors qu’ils étaient à peine 80 000, si l’on en croit les chiffres de la police.
Qu’est-ce que cela veut dire ? Simplement que la ruralité s’exprime et continue le combat mené par les Gilets Jaunes, mais sous une autre forme. Ce combat contre la retraite à 64 ans n’est que l’étincelle qui remet le feu à un mécontentement sourd et latent. Ceux de la classe « moyenne », comme on dit à Paris. Plus sûrement, des citoyens provinciaux déclassés qui ne croient plus en la Politique, car trop souvent trompés. Les bobos parisiens n’ont aucune raison de défiler contre Emmanuel Macron. Ils l’ont élu.

Oui, au-delà de la réforme, il aurait été plus malin de réfléchir sur la notion de travail, sur le management par la terreur, sur les transports bondés, sur l’emploi des séniors et j’en passe. D’ailleurs, pendant que le peuple défile, les sociétés du CAC 40 rendent public leur bilan 2022. Et quelle surprise ! L’argent rentre à flots : Total et ses 20 milliards, BNP pour 10 milliards et une centaine de licenciements, etc… Non pas qu’il faille s’en plaindre (de ces résultats positifs), mais la percussion temporelle de ces deux événements est d’une rare violence. Sans compter l’inflation et la guerre en Ukraine.

Bref, comme la réforme des retraites est purement financière, il est étrange de demander toujours aux mêmes l’ultime effort censé réparer les erreurs de nos gouvernants : la gabegie de l’Etat, une administration pléthorique, des emprunts à taux variables indexés sur l’inflation… Mais que fait McKinsey ? Ah oui, c’est vrai, on demande des idées nouvelles, et non un power point recyclé. Au fait, connaissez-vous la différence entre un énarque ou un polytechnicien et un train ? Eh bien, le train, il finit un jour par s’arrêter.

Hervé DEVALLAN

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Edito

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