Des landes sauvages parsemées de bruyères, des falaises qui tombent à pic dans l’océan, des routes en lacets qui vous amènent de port en port… le Finistère semble fait pour se lancer dans un road trip, au volant d’un de ces fourgons reconvertis en maison roulante qui font la tendance du voyage actuelle !

La « van life » a la côte (bretonne) ! Cette nouvelle façon de voyager, née dans les années 70 avec le mythique fourgon Volkswagen des hippies, est aussi une vraie philosophie, un style de vie qui revient en force à l’heure du « slow tourisme », du minimalisme et du besoin de reconnexion avec la nature ! Accros à leur van, conscients du potentiel de ces petits fourgons aménagés qui se font de plus en plus nombreux (les ventes ont bondi de 51,8% l’an dernier, et 64 % des Français se disent tentés par l’aventure) mais aussi des obstacles qui jalonnent la route des « van lifeurs », deux associés belges, Olivier Verbeke et Philippe Lemmens, ont lancé en 2022 une start up, baptisée Evazion.

La plage d’Eva…, une idée d’Evazion

Et après la Belgique, ils ont attaqué la France par la Bretagne, là où était née l’idée :  c’est en effet à la pointe de Primel, face à une crique idyllique qu’ils ont rebaptisée sur leur appli « la plage d’Eva » (du nom de la fille d’Olivier), qu’a surgi ce concept tout simple. Pour faciliter la vie des van lifeurs, leur éviter de passer des heures à chercher le « bon » terrain où se poser pour la nuit, en toute sécurité, en toute légalité (et pour cela, il faut s’assurer qu’il n’est pas privatif…ou que le propriétaire est d’accord !) il suffirait de s’entendre à l’avance avec les dits propriétaires. Et leur proposer de réserver l’accès à leur terrain aux van lifeurs, moyennant une modeste contrepartie financière. C’est ce qu’ils ont fait, et le succès a été immédiat : aujourd’hui, Evazion regroupe une douzaine de spots exclusifs et privés en Bretagne, réservables pour un à trois vans par nuit, au maximum, de Saint-Brieuc au Pays Bigouden en passant par la Cornouaille, la presqu’île de Crozon, la forêt du Huelgoat et les Monts d’Arrée. Et la start up attaque d’autres régions : Normandie, Méditerranée, et très bientôt Alsace, Rhône-Alpes, Aquitaine et Pyrénées.

Quel van pour la pointe du Van ?

Pour que chacun puisse tester cette façon de voyager quelques jours ou quelques semaines, Evazion a aussi conclu des partenariats avec des loueurs : à Rennes, par exemple, Black Sheep (38 agences en France, https://www.blacksheep-van.com/) Quel véhicule choisir, pour un mini road trip de trois jours vers la bien nommée pointe du Van, en Finistère ? Le loueur propose différents modèles flambants neufs et parfaitement équipés, dont le California (celui des hippies, revisité) ou l’Explorer, plus grand, aménagé dans un Fiat Ducato. Plus minimalistes qu’un camping-car, ils vont partout et se conduisent facilement : la plupart des modèles ne dépassent pas les 2 mètres de hauteur – au-delà duquel on passe en catégorie B (ou 2). Désormais, on n’y peint plus de symboles « flower power » et « peace and love », mais on les agrémente de kitchenettes aménagées, douchette extérieure, tentes de toit dépliables, super pratiques pour dormir jusqu’à 4 (deux en bas, deux en haut sous la tente). Les plus grands, (Explorer II) parviennent à contenir deux grands lits deux places superposés au fond du camion, une petite cuisine, des toilettes et même une douche intérieure. Aucun n’atteint les 3 mètres de hauteur, même avec la tente de toit : vous pouvez donc entrer sans difficulté dans les centres urbains, dont beaucoup interdisent l’entrée aux campings cars. Evitez tout de même les parkings intérieurs, sauf peut-être pour le California en version mini (1.89m de haut, 1.83m de large, 4.87m de long). Quant à la conduite, elle est comparable à celle d’un utilitaire – ce qu’ils sont, à la base.

Attention, départ !

Une fois choisi le véhicule et l’itinéraire, il ne reste plus qu’à suivre votre road book : l’appli, très pratique vous conseille à chaque étape sur les lieux à voir et choses à faire autour, à chaque étape. Vos réservations sont effectuées sur des spots exclusifs, moyennant 36 euros par nuit. Attention, le propriétaire du terrain ne vous offre que l’hospitalité : pas de bornes électriques, pas de douches, pas d’installations sanitaires, on n’est pas dans un camping ! Pensez-y au moment de choisir votre véhicule, en fonction de la saison : les toilettes, ce n’est pas si évident à trouver, et le petit coin tranquille dans les buissons… non plus ! Par contre, si vous en avez dans le van… il faudra les vider. Pas à chaque fois, bien sûr, mais régulièrement, et pour ça il faut trouver la station adaptée ! Pas toujours évident… surtout hors saison. Mais ce n’est pas si terrible qu’on le croit : tout est décomposé, et seule une eau verte, même pas nauséabonde, sort du réservoir – qu’on n’a même pas à toucher avec les doigts, une pression sur un bouton l’ouvre et le ferme de façon automatique. Le plus compliqué est de trouver de l’eau en suffisance, car il en faut pour tout : douches, chasse d’eau, mais aussi vaisselle, lavage de mains… La bonne astuce : trimbaler un petit bidon vide de cinq litres et à le remplir à chaque occasion, en appoint, voire en dépannage !

De l’eau venue du ciel

Si on peut galérer à trouver de l’eau potable, on peut aussi remercier le ciel breton pour son abondante fourniture en eau… de pluie ! En tout cas, pendant trois jours d’avril, de Rennes jusqu’à la pointe du Finistère, en longeant le contour sinueux de la « côte des légendes »… elle n’a jamais manqué ! Mais même sous l’eau, les paysages étaient splendides, les découvertes étonnantes, comme l’incroyable petit port de Gwin-Zegal (vin de seigle en breton), l’un des derniers à pieux de bois, plantés dans le sable – un procédé qui date du Moyen-Age ! Ou celui de Plougasnou, près duquel était situé le premier « spot », à la pointe de Beg Gracia. La traversée du parc national d’Armorique, les splendeurs de la presqu’île de Crozon, les côtes granitiques, les landes et plages sauvages, les petites îles, les alignements de menhirs, l’émouvant mémorial de l’Atlantique, avec ses tunnels et blockhaus désertés, le cap de la Chèvre et ses vues inoubliables sur l’océan, le muscadet et les huîtres face à la mer, le feu de camp au bruit des vagues, la baignade matinale dans l’océan, les petites crêperies dans lesquelles on peut multiplier les haltes gourmandes… Oui, la Bretagne est bien la terre rêvée du van lifeur, et vous vous y forgerez, tout au long de la route et au fil des spots, des expériences inoubliables. Mais n’oubliez pas tout de même, avant le départ… de vous assurer de la météo ! Parce que la vie en van, il n’y a pas à dire : c’est plus confortable au sec, quand on installe sa table sous l’auvent pour se protéger du soleil… et non pas des averses !

Brigitte VALOTTO

En pratique – A partir de 36€ la nuit, packs découverte 3 nuits à partir de 108 euros, à réserver sur le site evazion.co . Partenaires loueurs de vans avec réduction, via le site Evazion, à partir de 109 euros par jour selon modèles. Coffrets cadeaux Black Sheep associant van et spots, une à trois nuits, à partir de 300 euros.

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