C’est dans 26 communes que cette classique bretonne passera le 28 août prochain : un nouveau parcours qui fera aussi découvrir le riche patrimoine du Centre-Bretagne. On y verra les plus grands champions du moment comme Greg Van Avermaet, médaille d’or à Rio le 6 août dernier. Un autre champion que nous avons joint, Bernard Hinault, s’interroge sur la pertinence pour les spectateurs d’une course au circuit si ouvert. Il nous parle aussi du livre d’entretiens qu’il co-signe avec l’universitaire Jean Cleder, Bernard face à Hinault.


Il fête ses 85 ans cette année mais le ‘Grand Prix de Plouay’,  mythique course cycliste bretonne, innove encore. Au sein des Quatre Jours CIC de Plouay, du 25 au 29 août, la Bretagne Classic Ouest-France, point d’orgue et course en ligne dont le départ sera donné le 28 août, se veut « une épreuve digne des grandes classiques belges ». Son nouveau circuit, de 235 km traversera 26 communes du Centre-Bretagne, démarrant dans le Morbihan et passant par les Côtes d’Armor et le Finistère. Il terminera par un tour du circuit de Plouay de 13,9 km. Pour les spectateurs, ce sera aussi l’occasion de découvrir le riche patrimoine centre-breton, comme les halles et chapelles du Faouët, Huelgoat et sa forêt, les châteaux de Pont-Calleck ou de Trévarez, la Vallée des Saints à Carnoët… Les amateurs de vélo peuvent aussi prendre le temps de visiter la région. C’est que le ‘Grand Prix de Plouay’, créé en 1931, a toujours mêlé la fête à la compétition sportive. Cette année encore, On y retrouvera, dans le désordre, les meilleures cyclistes féminines mondiales, du BMX, une épreuve regroupant les meilleurs amateurs français et étrangers, du VTT et chaque jour des animations comme l’élection de Miss vélo, des concours de boule bretonne et de pétanque très réputés…

Surtout depuis ses débuts, l’événement réunit les plus grands champions du moment. On verra par exemple concourir les champions de France Arthur Vichot (2013 et 2016) et Arnaud Demarre (2014), le champion d’Italie Giacomo Nizzolo, l’Australien Michael Matthews, vice-champion du monde et vainqueur d’étape sur le Tour de France, ou encore Greg Van Avermaet, tout juste sacré champion olympique au début du mois à Rio.

Légende française du vélo, Bernard Hinault,  le « Blaireau » costarmoricain, a plusieurs fois couru le Grand Prix de Plouay. L’homme aux cinq Tour de France remportés, aux 216 victoires, au titre de champion du monde sur route, n’a jamais brillé à Plouay. Après avoir dominé la discipline de 1976 à 1988, il s’est reconverti dans l’élevage bovin dans ses Côtes d’Armor natales jusqu’en 2006 et a continué jusqu’à cette année à suivre le Tour de France notamment en tant que consultant pour France Info. Il vient de publier avec Jean Cleder Bernard face à Hinault (Mareuil Editions) dans lequel il « prend possession de sa légende ».

On ne vous attendait pas sur un livre de ce type. Vous évoquez le sport pur, la tactique, la stratégie, remis dans les contextes précis de l’action. Qu’est-ce qui vous a plu dans ce projet ?
B.H. : C’est Jean Cleder (enseignant-chercheur à l’université Rennes 2) qui me l’a proposé. Il avait des manières différentes de celles d’un journaliste. Le projet sortait de l’ordinaire et ça m’intéressait. C’est moi qui fais les commentaires plutôt qu’un autre ! On a publié beaucoup d’images et grâce aux QR Codes, les lecteurs ont accès à encore plus de photos sur Internet (et à un webdocumentaire permettant de revivre les moments importants de la carrière du champion).

Vous évoquez beaucoup la notion d’effort dans le vélo ?
B.H. : C’est essentiel. Comme on peut le voir en ce moment aux Jeux Olympiques : si on ne travaille pas, on n’a pas de résultats. Il faut toujours travailler.

Vous avez participé plusieurs fois au Grand Prix de Plouay. Quels souvenirs en garez-vous ?
B.H. : La première fois (en 1975), j’ai terminé 11ème. C’est Cyrille Guimard qui a remporté cette édition. Je n’ai jamais gagné et on est toujours un peu déçu quand on ne réussit pas à mettre une course à son palmarès (ndlr : en 1981, Bernard Hinault abandonnait après 30 km de course, victime d’une tendinite).

Que pensez-vous du nouveau circuit de la course ?
B.H.  : C’était une course très différente à l’époque où j’y ai participé. Le circuit était plus court, plus intéressant. Je ne crois pas que tous les spectateurs trouvent leur compte dans un circuit plus long. Il faut qu’ils aient au moins les coureurs devant eux 15 à 20 minutes. Les écrans ne remplacent pas la présence et l’émotion directe. Mais elle existe… C’est important qu’il y ait de belles courses en Bretagne.


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