(Printemps 2021). Amateurs de pop baroque et barré, ne passez surtout pas votre chemin ! Le premier album d'Olivier Rocabois, quadra et musicien autodidacte, amateur inconditionnel des Beatles, se place sous le patronage de tous les saints du genre et se décline sous forme de neuf délicates pièces d'orfèvreries qui renvoient à un Swingin' London fantasmé et assumé. 

… C’EST QUI CE CHANTEUR ?

Olivier Rocabois est un breton pur beurre, originaire de Vannes dans le Morbihan et volontairement exilé en région parisienne (le travail, la famille, etc.). Ce quadragénaire n’en est pas à son coup d’essai, puisqu’il a déjà sorti un premier album sous l’identité All If, mais ce Olivier Rocabois Goes Too Far est son premier disque assumé sous son identité véritable. Il faut préciser que cet inconditionnel du groupe Love (une formation un peu oubliée aujourd’hui mais qui mérite d’être redécouverte), des Beatles et des Kinks, a fait des incursions répétées dans l’électro, le presque post-punk et autres courants divers avec Slove ou encore Plaisir de France.

… ET C’EST COMMENT CE DISQUE ? 

Admettons-le d’emblée : il faut aimer la chantilly et les sucreries mais Olivier Rocabois assume totalement son goût immodéré pour les mélodies pop et les constructions baroques. Il suffit d’écouter la ballade « High as high » qui devrait convenir à tout amateur de LSD et autres délices interdits pour arriver à la conclusion rapide et obligé que l’écoute de Mister Rocabois vous fait vite basculer dans un monde parallèle, celui d’Alice au Pays des Merveilleset de Yellow Submarine. La voix s’envole, les cymbales s’emballent, et le décollage est assuré. Sur l’enthousiaste « Arise Sir Richard », hommage assumé à Ringo Starr, on continue le voyage dans une autre dimension avec un piano entêtant, des notes de clavecin et ce qui ressemble à une cithare indienne. Quelque part entre James Bond version Sean Connery, les Monty Python, toujours sur une ligne de crête. Cela pourrait basculer dans la parodie, mais non, le breton tient son cap et ressuscite avec la conviction inébranlable du fan et de l’esthète « une époque formidable », celle d’un Swingin’ London rêvé. Il y a du panache et du bravache chez Rocabois… Tiens, c’est d’ailleurs ce qu’il clame avec assurance sur « I’d like to make my exit with panache. » Un conseil tout de même, comme le kouign-amann, spécialité bretonne bien connue et ultra-calorique, l’abus de Rocabois peut s’avérer dangereux et une écoute modérée s’impose pour mieux apprécier la complexité de cet artiste décomplexé et attachant.

Frédérick RAPILLY
Cote d’amour = 70 %
Pop.
Olivier Rocabois « Goes Too Far » (Acoustic Kitty / Differ-Ant), disponible sur toutes les plateformes, et en dans les bacs, en version CD et vinyle.

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