Passionné de rock, Max, qui vit avec Rosa, décide un jour de tout plaquer pour tenter de réaliser son rêve et vivre de la musique, en Angleterre. Il promet à sa compagne de revenir la chercher. Mais six mois plus tard, il n’a toujours pas donné de nouvelles. Ses amis décident alors de se réunir pour tenter de savoir ce qui s’est passé…
La plupart des musiciens rêvent de vivre de leur art. Mais, le monde de la musique étant ce qu’il est, franchir le pas n’est jamais évident. C’est ce que nous montre Le Ferry, roman graphique qui nous entraîne sur les traces de Max, bassiste prêt à tout pour aller au bout de son ambition, quitte à se brûler les ailes. Découpé en « Tracks » et rythmé par les paroles de morceaux emblématiques, ce récit imaginé par Xavier Betaucourt (One, two, three, four Ramones ! aux éditions Futuropolis) nous plonge au cœur des années 80, période où tout semblait possible et où l’Angleterre était, pour beaucoup, perçu comme un nouvel Eldorado. Mais, comme chacun sait, la route pour parvenir à ses fins peut être et longue et chaotique et source de désillusions. Ainsi, à travers le périple de Max, les deux auteurs nous posent une question universelle : faut-il tout sacrifier pour réaliser ses rêves ? Une interrogation légitime qui donne ici naissance à une histoire peuplée de personnages touchants, souvent fragiles et qui doutent, au fond d’eux-mêmes, de leur choix de vie. Porté par un découpage serré et un trait à la fois brut et détaillé, les dessins de Thierry Bouüaert donnent corps à ce récit initiatique qui, ponctué de nombreuses références aux groupes de rock, devrait combler de nombreux lecteurs, nostalgiques d’une époque révolue.
Erwan BARGAIN
Le Ferry, scénario : Xavier Betaucourt. Dessins : Thierry Bouüaert. Editions Delcourt. 112 pages, 17,50€.