Quand deux univers musicaux opposés se retrouvent, ça passe ou ça casse. Et bien entre la pop 80’s et le jazz expérimental, il existe désormais une passerelle.
Le prolixe Tim Burgess, leader des Charlatans, s’est associé au new yorkais Peter Gordon pour sortir l’album « Same language, different worlds ». Un choc des cultures puisque l’américain est davantage connu pour son jazz expérimental que ses mélopées pop. Mais pour Tim, bon sang de mancunien ne serait mentir surtout devant l’obstacle de la création. Le résultat ? Une vrai réussite, à la fois bombe électro pop et nappes atmosphériques jazzy. Oubliez vos préjugés et offrez vous un vrai voyage vers une nouvelle expérience musicale loin de toute prise de tête expérimentale. Si on évite de partir dans tous les sens, les deux hommes réussissent l’incroyable pari de s’octroyer des espaces de liberté dans un cadre structuré. Bref, de la contrainte, nait la création. On peut penser à Brian Eno pour le côté synthé 80’s. Mais ce serait réducteur de s’arrêter là. Les morceaux peuvent taquiner les 9 minutes qu’on est toujours dans le trip. Certes, il faut aimer les ambiances jazz, mais Peter Gordon sait se tenir, lui qui a collaboré avec Suzanne Vega, Laurie Anderson ou Arthur Russel. Au final, ce disque respire autant la nouveauté que la création sans jamais tomber dans le piège de l’ennui. La découverte d’un autre monde pourrait être au bout de ce disque loin de tous standards radios. FIP peut-être en France. Et encore.
