Le champion et l’écrivain HermineHermineHermine

Samedi 4 juillet et pendant 3 semaines, les coureurs du Tour de France écriront le 102ème épisode de cette épreuve reine. Un rendez-vous médiatique où se conjuguent partage et communion, sacrifice et reconnaissance populaire. Sur notre planète, c'est le troisième événement le plus suivi à la télé après la Coupe du Monde de Foot et les JO, car le Tour de France fabrique des champions et parfois des légendes. Bernard Hinault fait parti de ce dernier cercle très fermé : ceux qui ont remporté 5 fois l’épreuve. Dans l’ordre chronologique : le français Jacques Anquetil, le belge Eddy Merckx, le breton Bernard Hinault, l’espagnol Miguel Indurain et l’américain Lance Armstrong. Pas un de plus.


Le champion et l’écrivain

Il fallait donc une plume à la hauteur pour s’attaquer au sommet Bernard Hinault. Christian Laborde s’y emploi avec malice. Ses mots touchent au but et donnent au champion cycliste cette part de réel que seul le vélo entretient encore dans un monde sportif où uniquement les stars ont droit de cité. La petite reine est faite de chair et de sang, de caractère et de volonté, de haut et de bas. Il n’y a pas de place pour la demi-mesure. On se révèle où on s’effondre et plusieurs fois dans une journée, une saison, une carrière. L’humilité est de mise dans la souffrance. Héros de la Grand Boucle, Bernard Hinault ne déroge pas à la règle. Un caractère de breton en supplément d’âme : je fais ce que j’ai décidé que se soit au programme ou non. Des pentes d’Yffiniac vers Saint Brieuc aux lacets de l’Alpes d’Huez, il en a toujours été ainsi. Et souvent en tête car outre cinq Tour de France, le palmarès du Blaireau compte trois Giro, deux Tours d’Espagne, Paris-Roubaix, Liège-Bastogne-Liège… Soit toutes les classiques (on ne vas pas énumérer ses 216 victoires) plus un titre de Champion du Monde !  

Au-delà du champion d’exception que Christian Laborde met en scène sur les routes de ses principaux exploits sans lasser le lecteur, il dévoile aussi un breton qui tient parole et reste attaché à sa terre. N’est-il pas éleveur bovin à Calorguen ? Il ressort de ses pages un homme fidèle, entier, au caractère bien trempé… Bref un breton que l’on comprend d’autant plus facilement que de Nantes à Brest, de Morlaix à Vitré, on en croise tous les jours. Pour nous qui sommes aussi du pays, l’identification est immédiate. 



« Bernard Hinault, l’épopée du Blaireau » par Christian Laborde aux éditions Mareuil, 350 pages, 18€

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Edito

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