Lubin Maréchal, un jeune acrobate d'une vingtaine d'années, s'aperçoit qu'il ne vit qu'un jour sur deux. Il se réveille ainsi chaque matin alors qu'une journée entière s'est écoulée sans qu'il en ait le moindre souvenir.
Il découvre que, pendant ses absences, une personnalité différente prend possession de son corps. Pour tenter de cohabiter avec cet autre lui-même, au caractère diamétralement opposé, il décide de lui parler par caméra interposée…Avec Ces jours qui disparaissent, Timothé Le Boucher signe un roman graphique singulier, sensible et haletant qui nous interroge sur la dualité de l’être et la perte des idéaux.
Après Skins Party et Les vestiaires, Timothé Le Boucher nous offre avec Ces Jours qui disparaissent un roman graphique vertigineux qui s’impose comme l’un des ouvrages les plus fascinants et aboutis de la rentrée. Sur une idée fabuleuse et qu’il exploite à merveille, l’auteur entraine en effet le lecteur dans une histoire originale qui flirte avec la schizophrénie. Porté par un sens aigu de la narration, le récit met en scène des personnages à la psychologie finement dessinée et distille, au fil des pages, un suspens imparable. Un suspens qui se double d’une réflexion sur le conformisme, professionnel et social, et sur la perte des idéaux, le héros renonçant au fur et à mesure à ses rêves et à ses ambitions. Passionnant d’un bout à l’autre et développant une esthétique qui évoque celle des meilleurs mangas, Ces jours qui disparaissent est une œuvre réjouissante à plus d’un titre et au potentiel cinématographique incontestable.
Scénario et dessins: Timothé Le Boucher. Editions Glénat (collection 1000 Feuilles). 22,50€.