Le Grand Départ du Tour de France 2021 aura lieu à Brest. La cité du Ponant organisera l’évènement pour la quatrième fois suite au refus catégorique de la marie rennaise d’accepter cet honneur. Décryptage d’un renoncement. 

Longue histoire que celle de la Bretagne et du Tour de France. La région a accueilli huit fois le Grand Départ : Brest en 1952, 1974 et 2008, mais aussi Nantes en 1957, Rennes en 1964 – l’année de l’ultime victoire (la cinquième et quatrième consécutive) de Jacques Anquetil – ,  Plumelec en 1985, Pornichet en 1988, et Saint-Brieuc en 1995. Seulement voilà ! Plutôt que d’être honorée et fière lorsque le Tour sollicite sa ville pour 2021, Nathalie Appéré, maire de Rennes, a décliné l’offre avec perte et fracas. Notre chère Bretagne a pourtant été préférée à la région des Hauts de France avec qui elle était en concurrence pour remplacer Copenhague initialement prévue, car la capitale danoise doit accueillir en cette même période certains matchs de l’Euro de football ; afin d’éviter les chevauchements sportifs, Christian Prudhomme, directeur du Tour, avait choisi Rennes, précisant qu’il ne s’agissait en rien d’un plan B, mais d’un plan A anticipé d’un an, d’autant que les quatre premières étapes du Tour 2021 seront 100% bretonnes. L’argument n’a manifestement pas suffit à convaincre Nathalie Appéré. Que s’est-il donc passé pour que les élus rennais refusent la sollicitation du troisième plus grand évènement sportif mondial ?

Les raisons qui relèvent d’une course à la bêtise

Après consultation de sa majorité municipale – en partie vendue aux Verts afin d’être réélue – Nathalie Appéré (dont on ne rappellera jamais suffisamment qu’elle s’est prononcée contre la réunification de la Loire-Atlantique à la Bretagne), madame Appéré, donc, aurait estimé que la facture de 700.000€ afin d’accueillir le Grand départ du Tour, était trop lourde pour le budget municipal ; en outre, selon les Verts, la manifestation générerait beaucoup trop de déchets, sans parler d’une empreinte carbone très importante. (sic) Bref ! La même course à la bêtise qui pousse à interdire le chauffage des terrasses de bar l’hiver mais à autoriser les brumisateurs de plein air l’été.

Selon Marc Hervé, fils de l’ancien maire Edmond Hervé et adjoint à la mairie de Rennes, l’aspect budgétaire a toutefois motivé la décision finale bien avant l’écologie (les Verts apprécieront !), affirmant avoir toutefois accepté « d’accueillir une étape plutôt que le Grand Départ » et, explique-t-il sur sa page Facebook en rappelant sa « passion »  pour un événement qui a « nourri [sa] jeunesse », Rennes ne fut pas en reste d’évènements sportifs ces dernières années : étape du Tour de France 2015, demi-finales du Top 14 de rugby, Coupe du monde de football féminin… ; entendu, conclu-t-il, que tout évènement a un coût financier important pour la collectivité. C’est néanmoins vite oublier que le départ du Tour de France fait vivre une armée de gens en amont et en aval du jour J : des hôteliers, des restaurateurs, des bars, des salles de spectacles, des agences de sécurité, divers fournisseurs de produits et services multiples…, sans oublier le promotion mondiale faite à une ville dont soudainement la visibilité explose à l’échelle planétaire.

De bonnes et de mauvaises bicyclettes

Il y aurait donc de bonnes et de mauvaises bicyclettes. Les premières seraient celles de « Vélo STAR », l’équivalent du Vélib parisien, avec sa cinquantaine de stations et sa Maison du Vélo, lieu d’information sur les plaisirs de l’écologie à deux roues au sein de la Métropole rennaise. Et puis les autres, les mauvaises bicyclettes, celles du ruineux, pollueur et sexiste Tour de France. Vous avez dit sexiste ? Oui. Car les hôtesses du Tour sont persona non grata à Rennes depuis que les Verts trouvent déshonorant et sexiste de voir de belles femmes aux côtés des cyclistes sur les podiums.

Image incontournable de la culture populaire française, ces jolies demoiselles (hôtesses, doit-on dire aujourd’hui) qui encadrent le vainqueur d’étape et le maillot Jaune à l’arrivée de chaque course, ont fait pour le renom de la France, une France légère, certes, aimable et charmante, mais une France éclatante et désirable ; ces jeunes fleurs de trophée ont fait pour le renom de la France plus que ne feront jamais les femmes en burqini dans les piscines rennaises. Rappelons que le port du maillot de bain intégral (ou plutôt « intégriste ») fut autorisé en juin 2018 par madame Appéré. Rennes, pays d’Anne de Bretagne et de madame de Sévigné, elles y ont respectivement une place et un boulevard, ne semble avoir aucun problème avec le port du voile consenti, y compris pour des gamines de cinq ans.

700.000€ trop chers pour le Tour de France
430.000€ bienvenus pour une centre culturel islamiste

On se souviendra d’une photographie où madame Appéré pose sans vergogne lors d’une porte ouverte au Centre Culturel & Cultuel Islamique At Taqwa. Nous sommes le 23 juin 2019, quelques mois avant les élections municipales, l’occasion d’inaugurer les locaux de cette « joint-venture du voile » après plusieurs mois de travaux pour un total de 430.000€ aux frais du contribuable. Somme considérable puisqu’investie pour un nombre réduit de personnes concernées par la culture musulmane, en comparaison des 700.000€ du Tour de France qui implique tous les Rennais.

Mais revenons à cette fameuse photographie inauguratrice sur laquelle la présence de petites filles voilées suscita de nombreuses critiques. Véritable scandale républicain en violation juridique et morale de l’article 2 de la loi de 1905 sur la séparation des cultes et de l’État, ce cliché fait foi de ce qu’est devenue Rennes, ville  « plurielle » et soi-disant féministe dont le combat est à géométrie variable. Il est vrai que, pour madame Appéré et le parti socialiste, les afficionados du Tour de France sont des voies électorales moins assurées que celle de la communauté musulmane séduite par un clientélisme médiatisé.

La Bretagne compte 2.000 kilomètres d’itinéraires réservés à la bicyclette

Il aurait été plus gai et jouissif d’évoquer les 2.000 kilomètres d’itinéraires en vélo que compte notre si belle Bretagne, plutôt que de souligner les disgrâces du nouveau conseil municipal rennais. Hélas ! Dans un pays qui s’attendrit volontiers sur les misères d’un Liban dévasté ou d’une Biélorussie corrompue, il est effrayant d’être devenu aveugle à notre propre misère, tant certains de nos élus ne respectent plus les lois de la République au détriment de ceux qui étaient là « avant ». La liberté est de n’avoir de compte à rendre à personne. Madame Appéré rend des comptes à tout le monde, à commencer par ses électeurs Musulmans intégristes qui n’ont que faire du Tour de France, et à ses alliés Verts partisans d’un féminisme à deux étages et d’une écologie punitive.

Jérôme ENEZ-VRIAD
© Août 2020 – J. E.-V. & Bretagne Actuelle

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