L’ex Dahlia Guillaume Fresneau revient avec son projet Folk Redeye. Une seconde livraison qui renoue avec un passé texan et rêve de chevauchées sauvages.
On ne sait si la première impression est toujours la bonne, mais il y a ici de fortes réminiscences de folk Américain, porté par une voix ronde et chaude et quelques fois secondée par une présence féminine. Les tempos sont posés et louchent du côté du grand ouest, Redeye serait donc un groupe ricain ayant la chance d’avoir un deal de distribution de ce côté-ci de l’Atlantique. Mais, les choses ne sont jamais aussi simples.
Redeye est le nouveau groupe de Guillaume Fresneau, ex Dahlia un grand type qui porte la barbe comme d’autre casquette et polo hipster, un type qui justement a passé son enfance au Texas mais a posé depuis longtemps ses valises en Bretagne. Mais comme le Texas reste la terre de ses origines, la terre de ses racines ataviques, l’on comprend mieux soudain la non pointe d’accent parfois insupportables chez nombre de rockers bretons, et cette éternelle envie d’y retourner, du moins en chansons.
Guillaume aime Johnny Cash et Woody Guthrie, Will Oldham et sans doute aussi Leonard Cohen, heureusement cela n’est jamais aussi plombant, son folk n’est ni guerrier ni dansant, c’est du folk dans sa plus belle expression, du folk expressif d’une situation légèrement incongrue. C’est l’histoire d’un type qui habite une ville, Rennes, mais qui rêve de chevauchées sauvages, d’amours heureuses qu’il ne connaîtra sans doute jamais.
Ce double américain que l’artiste s’est créé, au départ c’est d’ailleurs un side project au groupe Dahlia (formation plus rock), c’est son un jardin secret, une façon de renouer avec cette enfance passé dans l’Etat le plus aride des Etats-Unis, des maquettes posées un jour où l’envie était trop forte. Son label a adoré, et comme l’homme n’est pas avare de sa prose « End Of The Season » est sa deuxième livraison en quatre ans.
On se laisse vite porter par ses douces mélodies, et même sans écouter attentivement les paroles, il y a une grande mélancolie qui s’en dégage. Le violon ou la trompette sans doute, aussi ce phrasé tout en chaleur communicative. C’est l’une des grandes réussites d’ailleurs de ce disque, ne pas avoir voulu un folk trop sec, mais l’avoir habillé de cuivres et de chœurs, voire même d’un accordéon. Cela lui donne un sentiment d’éternité qui fait toujours beaucoup de bien. Et peut-être même que cela réchauffe nos longues soirées d’hiver.
Sur scène
Mercredi 12 février à Rennes, concert secret en appartement
Mercredi 20 février à 19h30 au Divan du Monde à Paris
Redeye « End Of The Season » (Lafolie Records / Anticraft)
