Second album de Mellanoise Scape, « Heartbeat of the death » renoue avec l’instinct grégaire, noise et pop d’Oliver Mellano. Une réussite !
Olivier Mellano n’en finit pas de nous étonner. On l’avait laissé en 2017 avec le projet « No Land » et un disque mariant musique contemporaine, trad et pop. Il signe son retour avec Mellanoise Scape, un groupe qu’il réactive avec la batteuse Valentina Magaletti et de la bassiste Suzy LeVoid. Comme si ses multiples collaborations, projets et créations pour le théâtre et le cinéma ne suffisaient pas, le stakhanoviste redonne vie à un groupe créé en 2014 où il joue le rôle de « frontman ». Dans un style noise rock aux couleurs pop, il choisit délibérément de travailler avec des filles. « Elles ont parfois une énergie particulière, la capacité à entrer dans la musique en lui donnant une force de l’intérieur ». S’il reste le maître à bord (auteur, compositeur, producteur…), le choix des 2 musiciennes n’est pas dû au hasard. La batterie de l’italienne installée à Londres est sèche, précise et puissante ; la basse de Suzy Le Void aka Miët hisse son énergie au même niveau que ses deux comparses. La jeune bretonne dégage cette tension indispensable à un power trio. Rien d’étonnant de constater que « Heartbeat of the death » est tendu mais pas bruitiste. La noise s’effaçant au fil des morceaux vers une pop éthérée et travaillée dans le sens de la mélodie. Olivier Mellano n’hésitant pas à repenser certaines de ses pièces baroques et les passer au filtre Mellanoise Scape. Au final, l’album est évidement inclassable et mérite qu’on s’y intéresse de prêt.
Hervé DEVALLAN
Mellanoise Scape « Heartbeat of the death » – (Ulysse Maison d’Artistes / Sony) – 4/5