Il n’y a pas de saison pour un bon thriller. L’important c’est d’être au chaud, bien calé sur la plage ou dans un vieux fauteuil en cuir face à la cheminée. Car, on ne décroche pas facilement lorsque l’intrigue nous entraîne d’un chapitre l’autre, se demandant comment elle va s’en sortir. Elle, car c’est une héroïne que met en scène notre confrère Frédérick Rapilly dans « Dragon noir ».

Amnésique, l’escort girl Marina se découvre d’étranges et étonnants réflexes de survie lorsqu’elle confrontée à l’assassin de son client. Prise en chasse par un gang mafieux russe, elle va finir par devenir celle qui traque et tue. Entre Paris, Moscou et la République Dominicaine, l’auteur tire le fil du suspens sans jamais lâcher ses personnages : Marina bien sûr (mais qui est-elle vraiment ?), son boy friend Pierre (alors lui, ci ce n’est pas le portrait de l’ancien chanteur de Black Maria, c’est à ne plus rien comprendre !), le commandant Thibault Riou et bien sûr le mafieux en chef Magomet exilé dans son « bunker » dominicain. Autant de personnages qui accompagnent l’histoire, lui donnent vie et nous obligent à chercher avec Marina d’où vient ce dragon noir tatoué dans son dos.

Car ce thriller épouse à merveille le rythme des balles et des morts et nous permet de vivre l’histoire avec 3 éclairages : celui de l’héroïne, de la police française et de la mafia russe. Et ce n’est pas sans déplaisir que l’adrénaline monte au fil des pages, soucieux que cette jolie franco russe venge sa collègue Alexandra.

Et parce que le grand reporter à Télé 7 jours Frédérick Rapilly est un homme de son époque, chaque chapitre est annoncé par les paroles d’un morceau de rock. Une autre source de plaisir qu’on aimerait bien trouver compilée pour pimenter la lecture. Ou la revivre une seconde fois en attendant une suite. Car le mystère Marina reste presque entier après l’arrivée de Poutine…

Hervé DEVALLAN
« Dragon noir » de Frédérick Rapilly aux éditions Critic, 20€, 400 pages