Lulu Gainsbourg « Replay » HermineHermineHermine

Difficile pour Lulu Gainsbourg de trouver sa propre voix même si question voie, il n’y pas d’ambiguïté, c’était, c’est et ce sera bien celle de la musique. Sur ce nouveau disque un brin émoustillant, qui joue sur les atmosphères, les ambiances, les climats, on y (re)trouve un chanteur et dandy mélancolique, quelque part entre Sébastien Tellier et Arthur H.

… C’EST QUI ? C’EST QUOI ?

Le fils de Serge Gainsbourg et de Bambou, Lucien dit Lulu Gainsbourg, 35 ans, se présente au public avec son 4ème album, le précédent, « T’es Qui là ? », remontant à 2017 et passé quasiment inaperçu ou plutôt « in-entendu. » Un nouveau disque baptisé « Replay » sorti mi-novembre et enregistré au cours de plusieurs jam-sessions à New York, avec des textes signées Lilou (Aurélie Bossu), sa compagne depuis plusieurs années rencontrée via les réseaux sociaux. Pianiste avant tout et chanteur, Lulu Gainsbourg est passé par le Berklee College of Music à Boston. Une institution aux États-Unis qui a vu éclore Aimee Mann, Quincy Jones ou encore Missy Elliott… Pas trop mal comme références, non ?

… C’EST COMMENT ?

Un album assez déroutant et pourtant familier dès la première écoute avec le suintant, dégoulinant, émoustillant Play et son beat electro qui donne envie de se déhancher lentement, en mode poulpe, sur une piste de danse cernée de miroirs et décorée par une myriade de boules à facettes. Après un premier interlude flottant baptisée Opening, le disque se poursuit avec une nouvelle comptine electro, Insomnia, où s’entremêlent français et espagnol. Comme si Laurent Garnier s’était invité aux platines et que Lulu, avec sa belle voix basse, se prenait pour… Arthur H. Le morceau Fou évoque plutôt le duo anglais electro des années 90 Everything But The Girl, avec sa pointe de mélancolie, tandis que Lulu y murmure « J’ai sûrement trouvé ma voix… » On retrouve ce côté Arthur H avec L’express qui semble cavaler à toute vitesse tandis que la voix se love, et joue avec les sonorités, les silences et les soupirs. L’ambiance change, se calme avec ‘Dam, comptine enfantine avant de repartir dans le groovy, le suintant, l’humide sur La Femme est Complexe. Là, l’allusion à Gainsbourg père est flagrante, assumée, et renvoie à Melody Nelson. Lulu y déclare, sur les mots de Lilou : « La femme est complexe / Je n’y comprends rien / J’ai eu besoin d’un traducteur… » Le reste de l’album accroche moins l’oreille, excepté deux titres, Intime et L’enfance, et s’achève logiquement sur Replay.

Frédérick RAPILLY

Lulu Gainsbourg « Replay »
Cote d’amour = 68 %

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Edito

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