La tradition des terre-neuvas a laissé bien des traces à Paimpol, car un certain esprit d’aventure, un vent de liberté, flotte toujours ici, dans les bars et sur les quais. Mais ce que cette juteuse pêche à la morue a également légué, ce sont les traces d’une véritable opulence. Peu de ports de pêche bretons peuvent en effet s’enorgueillir d’une telle litanie de demeures patriciennes héritées d’époques différentes. Et il n’est qu’à flâner dans Paimpol en fin d’après-midi pour être surpris du standing de beaucoup de boutiques. Pourtant nous sommes loin de Dinard ou La Baule, ô combien !

Port de pêche de Paimpol

Pourtant, ce qui frappe très vite le visiteur, c’est l’extrême gentillesse dont est emprunt l’accueil réservé dans tous les restaurants, hôtels, et bars de la localité. Cette petite ville portuaire est donc à bien des égards une des perles de la péninsule, tant pour les lumières sur le port, chères à Pierre Loti (il les raconte formidablement dans «Pêcheur d’Islande »), que pour la chaleur des rapports humains sur cette côte escarpée du Goëlo.

Et si on s’étonne souvent de ne  pas apercevoir les falaises décrites par Théodore Botrel dans la fameuse « Paimpolaise » (la « falaise » est toujours un bar animé de la ville, mais aurait autrefois  été le nom d’un bordel…), il ne faut pas hésiter à sortir de la ville pour goûter à un paysage côtier unique en Bretagne, en Europe même, et trouver les véritables falaises. En effet, à cinq kilomètres à peine du cœur de la ville, en partant vers l’est et après un arrêt à la somptueuse Abbaye de Beauport (un ensemble architectural du 13ème siècle qui a été en partie restauré et qui vaut vraiment le détour), commence le circuit des falaises de Plouezec, les plus hautes falaises de Bretagne. Là, de la pointe de Bilfot pour commencer, le paysage est tout simplement fantastique, même pour qui est déjà habitué aux reliefs  du Cap Fréhel ou de Belle-Ile en Mer.

Aucune construction sur plusieurs kilomètres

Tout le long d’un parcours vers l’est qui peut se faire par un spectaculaire chemin de randonnée, on ne voit sur la côte pratiquement aucune construction sur plusieurs kilomètres. Et après deux bonnes heures de marche, ou un quart d’heure de voiture, ce sera la découverte du joli petit port de Bréhec en Plouha. Il sera temps de prendre un bain sur plage blottie au fond d’une anse suspendue dans le temps.  Avec d’un côté un village portuaire comprenant seulement une vingtaine de maisons, et de l’autre un cap verdoyant totalement vierge de constructions.

Le soir venu on pourra à Bréhec dîner « chez Tonton », un restaurant de qualité avec accueil jovial. On peut y goûter d’excellentes brochettes de Saint-Jacques ou encore une assiette gourmande   mêlant foie gras maison et fruits de mer très frais. Comptez à deux, avec dessert et un bon vin, à peine plus de cinquante euros.

Paimpol donne décidément  bon caractère

De retour sur Paimpol, il sera temps d’élire domicile à l’Hôtel du Goëlo. Un deux étoiles très bien tenu, donnant directement sur le port, et au service toujours emprunt de cette même qualité. Cette petite ville donne décidément  bon caractère… Les chambres vont de 50 euros à 80, en fonction des équipements sanitaires et de la vue ou non sur la mer. À noter que pour un peu plus cher, vous pouvez obtenir des chambres pour trois ou quatre personnes.

Le lendemain vous pourrez aussi opter pour le chic hôtel KLoys, un trois étoiles né d’une belle demeure bourgeoise également située sur le port. Comptez ici de 90 euros pour chambre sur rue, à 200 euros pour une suite trois personnes donnant sur le port. Avec entre les deux tarifs, tout un tas de solutions intermédiaires. Notez que le restaurant de l’hôtel est excellent avec superbe carte de poissons. Le bar avec terrasse et une jolie voûte de bois intérieure n’est pas en reste.

Autres adresses à recommander, le restaurant l’Islandais, ou encore le Riva, tous deux quai Morand, ou encore La Vieille Tour, rue de l’église. Sans oublier l’incontournable Crêperie Morel sur la très jolie place du Martray. Là aussi, sourires et bonne humeur assurés, en plus de mets simples et de qualité. Mention spéciale également pour les salades fraîcheur et les bonnes viandes du P’tit Bistrot, place Gambetta, là où les Paimpolais « historiques » aiment aussi aller boire un verre.

Enfin il sera l’heure d’aller au Pub

Quant à la nuit paimpolaise, elle réserve bien des surprises. Vous pourrez toujours flâner en entame à une des nombreuses et agréables terrasses sur le port, puis rejoindre l’épatant Corto Maltese un peu en retrait. Enfin il sera l’heure d’aller au Pub, la petite boîte de nuit locale, où vous danserez éventuellement sur Talking Heads. Il se pourrait même que la bassiste du groupe se joigne à vous le temps d’une discussion autour d’un verre… Tina Weymouth, originaire du coin par sa mère, passe en effet ses étés dans les parages… Ensuite vous vous ferez sûrement plein d’amis, et le jour viendra vous cueillir par surpise ! Il n’y aura plus qu’à recommencer…

Et si notre première escapade diurne nous a amenés vers l’est et le circuit des falaises, sachez qu’en quittant l’ancien port terre-neuvas vers l’est cette fois, vous irez vers Lézardrieux, Loguivy de la mer, ou encore l’île de Bréhat. Autant dire que Paimpol est cernée de véritables perles. Mais cette dérive vers l’est sera l’objet d’une prochaine escapade…

En attendant, notez bien que pour venir à Paimpol vous pouvez prendre le train depuis Guingamp, et ainsi longer le Trieux. Vous n’oublierez jamais ce voyage ! Que vous pourrez même exécuter de Paimpol à Pontrieux avec le fameux « Vapeur du Trieux » à la belle saison. Ici aussi, souvenirs inoubliables garantis. Le voyage à Paimpol est décidément incontournable !

Tiphaine KERVAON 

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Edito

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