Avec Tom Cruise, Jeremy Renner, Simon Pegg
Nul doute que ce quatrième épisode de Mission Impossible est un des plus réussis et des plus aboutis techniquement. Aucune baisse de régime et un casting aux petits oignons, sans compter quelques scènes d’anthologie pour le genre, tout d’abord celles supposées se dérouler dans le golfe persique. Les prouesses dans et hors la tour Burj Khalifa, la plus haute du monde, sont vraiment à couper le souffle, quant aux images de la tempête de sable et de l’action qu’on devine en son cœur, elles sont magnifiques. De quoi se plaint-on alors ? Eh bien, on voudrait y croire un peu plus… Le réalisme n’est certes pas la pierre angulaire du cahier des charges des Mission Impossible, pas plus que des James Bond, mais tout de même, un brin de « respect des lois physiques » ne nuirait pas. Et le fait que Brad Bird vienne du film d’animation ne fait qu’amplifier ce sentiment de gratuité de l’action. On a d’ailleurs le droit à un joli clin d’œil concernant l’aspect magique et irrationnel de ces mouvements millimétrés quand, en sortant des eaux de la Volga après avoir été mitraillé pendant de longues minutes, Jeremy Reiner demande à Tom Cruise s’il se doutait qu’en coinçant une petite fusée dans la manche de leur acolyte décédé, le corps allait filer dans les eaux sombres et permettre de détourner les tirs ? Á cela Tom répond : non, je l’ai fait à l’instinct. Et les deux hommes sourient comme s’ils ne croyaient qu’à moitié en leur personnage et en cette immortalité toute hollywoodienne. De fait, pour que le spectateur marche à fond dans ce genre de film, il faudrait qu’il soit vierge de tant d’images spectaculaires, ou adolescent éternel. Ainsi il se contente sans doute « d’en avoir pour son argent », mais il serait en droit d’être plus exigeant quant à l’utilisation d’un tel budget… Et l’humour manié avec habilité par des personnages secondaires ne suffit pas à justifier l’accès à un quelconque second degré. On remarquera au passage que la série des Jason Bourne est bien plus prenante parce qu’elle intègre, tout en faisant feu de tout bois, la problématique du réalisme. Ainsi Jason est souvent salement blessé et semble douter plus qu’à son tour. Ce qui ne nuit pas… Au niveau du scenario enfin, combien de fois encore va-t-on nous faire le coup de la bombe ultime volée dans l’arsenal russe par un renégat tout aussi russe. Et est-ce que cette bombe atomique ne pourrait pas exploser pour de bon à la fin d’un de ces films à gros budgets (ils ont les moyens après tout)? Plutôt qu’être à nouveau désamorcée par le héros à quelques secondes du barbecue géant ? Allez, juste une fois…
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Réalisé par Brad Bird – Etats-Unis – 2h 13min
