Cela se passe à Mont de Marsan. On imagine que la scène aurait pu naître à Irvillac ou Plounéour-Trez, comme le fera le festival Elixir. Mais c’est bien dans les Landes à l’été 1976 que le premier festival punk rock a lieu avec une seconde édition l’année suivante. Un fan Thierry Saltet retrace son histoire presque heure par heure, n’oubliant pas de raconter le contexte de son organisation.

Il a pour cela interrogé nombre d’acteurs (Mick Jones, Little Bob, Barrie Masters, Twink, Kick…), organisateurs (Marc Zermati, Alain Lahana), public et n’a pas oublié de s’appuyer sur une grosse documentation. Un travail à la hauteur de l’événement, car même si le déroulé des faits nous laisse entendre (…) que c’était un peu bordélique, ce festival reste le premier événement du genre.

Simplement le premier rendez-vous de groupes punks, ou presque, car c’est surtout la seconde édition qui rassemblera les groupes de ce mouvement alors en plein effervescence, Police première période (avec Henri Padovani), mais aussi (surtout a-t-on envie de dire) le Clash et les Damned, entre autres. La première donnant plus dans le pub rock, mais qui se plaindra d’en prendre plein les esgourdes grâce au Tyla Gang alors au zénith.

L’idée de démêler le fil des évènements linéairement est une excellente option, cela permet de vivre ces deux week-ends de folie comme si on y était, avec cet insoupçonnable coup de poker vis à vis des élus locaux. Et puis il y a toutes ces anecdotes aussi inutiles qu’essentielles. Mick Jones qui se fait rouler sur le pied en traversant la rue qui le mène aux arènes, l’anglais regarde du mauvais côté en traversant, une paire de creepers foutue. Ces anglais qui sont persuadés que les français vont apprécier les Gorillas parce qu’ils jouent de la guitare avec les pieds la tête en bas. Les Shaking Street signés dans la foulée de leur prestation par la major CBS tellement leur prestation fut tellurique (et sexy). Les Anglais de Sean Tyla qui se font payer deux fois et les Jam qui partiront sans jouer la queue bien basse… Ou encore cet organisateur André-Marc Dubos qui s’adresse au jeune Louis Bertignac alors guitariste de Shaking Street : « Tu te crois punk parce que tu casses des canettes, et moi je me tape le ramassage du verre cassé ! Je me retourne, et Ping ! il en casse une autre… »

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Edito

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