Olivier Hobé est né en 1966 et vit à Quimper. Il a  longtemps dirigé la revue Quimper est poésie et a créé en 2006 la revue Trémalo qu’il anime.


« Je suis tondu et aspiré, fagot d’herbes sèches, sac à poussières. »

Il y a, dans l’écriture de ce journal, une énergie qui nous vrille .Peut-être parce que la vie de l’auteur est, à ce moment, malmenée par la maladie de son fils et par son impuissance à le soulager :
« Sa douleur passe dans la mienne : il me faut vite l’apprivoiser avant de la lui rendre, moins sauvage, comme apaisée, pur jus de fruit pressé entre mes mains. »
Dans ce journal, la narration semble suivre les déplacements de l’auteur : le port de Brest, l’hôpital,la Vendée, le P.M.U. Les Ajoncs d’or…Mais, à chaque fois, son centre d’intérêt, bien réel au départ,  se déplace vers d’autres visions toutes intérieures, flottantes ou, au contraire très contrôlées, empruntant souvent  à ses amis écrivains :
« Chez Gracq, les laies mènent au front et les hommes qui les empruntent cherchent un instant de vie, juste avant de tomber »
L’humour le dispute au sarcasme, les belles visions aux idées noires. Ses mots semblent se cogner à la réalité pour trouver des portes de sortie.
La vision du port de Brest et de son porte-avions Foch échoue près de la « sieste chimiotique » du fils. Mais, le Jardin du Thabor à Rennes évoque des scènes plus réjouissantes. Et au café de l’Océan à Brest, c’est d’art qu’il s’agit…
La grande force de ce journal tient dans son style  merveilleusement décalé et joliment évocateur.



éditions Apogée, collection Pique d’étoiles

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