Jimi Hendrix « People, Hell And Angels » HermineHermineHermineHermine

Décidemment, malgré le fait qu’il soit décédé depuis plus de quarante ans, le 18 septembre 1970, Jimi Hendrix n’en finit plus de faire parler de lui et de voir sa discographie s’étoffer. « People, Hell And Angels » est son nouvel album, un disque présenté comme une compilation (je cite) d’enregistrements inédits. Encore ?

Jimi Hendrix « People, Hell And Angels »Note : 4 sur 5

Rappelons ici pour ceux qui l’auraient oublié, que de son vivant Jimi a enregistré trois albums officiels, « Are You Experienced », « Axis : Bold As Love » et « Electric Ladyland », mais que depuis au moins une dizaine sont sortis, dont le dernier en date « Valleys Of The Neptune » présentés à l’époque comme un album studio inédit et qui malgré un son énorme, technique moderne oblige, n’offrait qu’un titre monstrueux « Valleys Of The Neptune« . Il est vrai que vendu à 400.000 exemplaires dans le monde, 40.000 pour notre seul territoire, l’opération s’avérait juteuse, et que la sœur de Jimi, Janie qui désormais gère le patrimoine familial, n’a pu s’empêcher de vouloir y retourner. Il paraîtrait que les caves débordent de trésors.

Alors qu’en est-il cette fois ? Douze titre sont été exhumés, enregistrés plutôt avec les musiciens de passages que les accompagnateurs attitrés, Stephen Stills pour ne citer que lui. On y découvre un Jimi louchant vers le free et la funk, le jazz, la soul, comme s’il voulait dépasser cette simple étiquette rock qui lui colle alors à la peau. Il en a assez de son groupe l’Experience et préfigure ce qu’il aurait pu faire s’il n’était pas décédé, pour les fans ça permet de tirer des plans sur la comète et de passer des nuits blanches à refaire le monde, pour le grand public, c’est assez hermétique. Sans explication de texte, il ne s’y retrouvera pas forcément, et n’entendra que des répétitions. S’il préfère un produit fini, qu’il courre acquérir l’une des trois pierres fondatrices de l’édifice.

Sur ce disque figure, quantités de titres déjà entendus, la majorité pour être honnête, et après en avoir eu confirmation auprès d’Hendrixologues confirmés, si si ça existe.

Il y a plusieurs niveaux de fanatisme, car même l’amateur peu au courant sait que « Earth Blues » figurait sur le disque « Rainbow Bridge » dans une autre version ou que l’homme a interprété « Izabella » et « Villanova Junction Blues » à Woodstock. Les deux reprises « Bleeding Heart » d’Elmore James et « Mojo Man » d’Albert et Arthur Allen (les Ghetto Brothers) sont également connues, et en fait pour pleinement apprécier ce nouvel album, il fait faire abstraction de tout ce que l’on sait déjà, ne serait-ce que pour prêter oreille attentive au formidable travail de réparation d’Eddie Kramer, artificier en chef de cette nouvelle livraison.

Ce nouveau Hendrix est donc plus un disque d’Eddie Kramer s’amusant avec les bandes de Jimi Hendrix et gardées comme des saintes reliques, qu’un enregistrement mis sous coffre-fort à l’aube des années 70 et exhumées aujourd’hui. Précisons qu’il est crédité comme ingénieur du son sur la trilogie originelle, et qu’à ce titre, il jouit sinon d’une aura au moins d’une réelle légitimité.

Quoi qu’on en dise, Jimi Hendrix a été un tel génie de la 6 cordes, que l’on se dit après tout que l’on serait bien bête de bouder son plaisir d’écouter un bon disque. Simplement. Pas un disque du retour ou un album d’inédits, non un disque de rock à guitares avec le gros son qui dérangera vos voisins. N’oubliez pas le printemps arrive, il est temps d’ouvrir ses fenêtres !

Jimi Hendrix « People, Hell And Angels » (Legacy / Sony Music)

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