On ne présente pas Ian Hunter. A 77 ans, il pourrait profiter. Non, il poursuit sa route et son dernier album et ses 10 titres originaux prouvent aussi que le rock se bonifie avec le temps.
Le classic rock a ses crooners, ses légendes. Les années passant, Ian Hunter est devenu l’un d’eux. Il faut dire que cette légende du rock anglais des 70 ‘s (Mott The Hoople) n’a jamais lâché l’affaire. De ses participations épiques – il a de nombreuses fois croisé la route de David Bowie époque Ziggy Stardust – à sa vingtaine d’albums solo, la rock star semble se bonifier avec le temps. Ici, pas de morceau de bravoure, pas de riffs pour acouphène en perdition, non, juste de bonnes et belles chansons bien mises en musique. Une pop rock légèrement nonchalante, un rien américaine qui n’est pas sans rappeler un certain John Mellencamp. Logique : il est à la co prodcution de l’album sous le nom d’Andy York. Résultat, le disque résonne parfois comme un opus du Cougar, mais avec quelque chose en plus. Cet indéfinissable talent feutré qu’apporte Ian Hunter. Et de penser que son collègue normand aurait pu pondre un tel album. Je parle de Little Bob bien sûr à la tessiture de voix étrangement similaire. Ceci dit le dernier album du havrais est également une réelle bombe bluesy. Comme toujours. Pour revenir à notre anglais favori, « Fingers crossed » s’écoute avec plaisir et devrait accompagner vos road trips pendant de nombreuses années. Et avec lui, que de l’original. D’autres se contentant de ressasser le passé avec des albums de covers souvent bien tristes et parfois calamiteux. Ici, les souvenirs se transforment en chanson comme le titre « Dandy », ode au Thin Whire Duke, personnage incarné par son ami David Bowie qui écrivit pour Mott the Hopple la chanson « All the young dudes ». La boucle est bouclée.
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