Originaire de Rennes, William Jos Beck rêve de grands espaces et forcément d’Etats-Unis, enfin pas les tours de Manhattan, plutôt les routes poussiéreuses et chargés d’histoire telle la 66.
Repéré sur la compilation « I’M From Rennes », mais enregistré dans des conditions limites (du live), ce premier disque, un EP 5 titres met enfin en lumière son amour des choses bien faites. En gros, de l’americana, soit des chansons jouées à la guitare acoustique (il y a du banjo et de la batterie aussi) et déclamées en anglais, des histoires de grand ouest, de bad boys et d’âmes perdues car solitaires.
On pensera forcément à la Maison Tellier pour les références ou les emprunts stylistiques, à la différence que William ne s’adonne jamais aux plaisirs de l’électricité ni de sa langue natale. On affirmera donc sans risque de se tromper que l’homme connaît son 18 Horsepower sur le bout des doigts, ainsi que son Townes Van Zandt, on n’osera pas Bob Dylan, trop cliché ou trop folk.
Des 5 morceaux non renseignés sur la pochette mais qui s’affichent sur certains lecteurs de CD on aura une préférence pour le titre phare, le deuxième « Fire Lady », car plus entrainant que les autres et porté par le gimmick de banjo. Le premier « The Ballad Of Jack O’Hanley » est comme son nom l’indique une ballade légèrement larmoyante, alors que « Crazy Train » est un parfait exemple d’americana pur jus, une chanson lente qui pleure sa tristesse à pleins poumons, les non anglophones auront sans doute du mal à l’apprécier pleinement, car c’est à partir de ce titre que l’on se rend compte de l’importance des textes. William nous raconte des histoires, une évidence dans « Cracked Rock » et « The Wanderer » les deux derniers morceaux.
La voix est juste, acquise à sa cause mais pas encore totalement habitée telle celle de David Eugene Edwards par exemple, tant mieux cela ne transpire pas la pâle copie.
On ne sait si la scène hexagonale offrira une chance à William Josh Beck, car ce n’est pas aussi pop que Cocoon par exemple, et l’homme peut-il s’exporter ? Techniquement oui, mais, outre Atlantique la concurrence est rude, la scène anti-folk en est un exemple, qu’en reste-t-il dix ans après ? Alors rien que pour cela, cette volonté de ne pas rentrer dans une logique commerciale mais privilégier tout de même la qualité, on applaudira des deux mains. Et mieux vaut loucher de ce côté-là qu’ailleurs, il y a dans les recettes ancestrales une magie certaine.
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