Dans le jargon, on appelle ça, un artiste en développement. A l’écoute de leurs 6 titres, Wicked ne va pas rester longtemps dans l’ombre de son prochain.
Attention danger ! Danger pour les autres groupes de rock. Car si on en juge par cet EP éponyme, Wicked a davantage qu’un certain talent. Les trois artistes ont même un talent certain, c’est sûr. Leur rock est inspiré, mélodique, rugueux, ondoyant, primitif, instinctif… Et j’en oublie ! En passant tour à tour par le blues, le heavy, voire un stoner pop, les brestois agitent le landerneau du binaire avec leurs gimmicks éreintés, leurs riffs espiègles et leurs mélodies à fredonner sous une douche froide. Mis en boîte cet hiver au studio Near Deaf, l’opus fait suite à un premier EP enregistré par Steeve Lannuzel des Craftmen Club. Pas étonnant dès lors de retrouver sur scène Robin (Millasseau (guitare, chant) en side man du groupe guingampais. De même, c’est Jibouille, sonorisateur de Matmatah, qui s’occupe du son de Wicked en Live. Une confection bretonne pour le meilleur uniquement qui permet aux « anciens » d’épauler la relève. Et quand elle offre un tel album, c’est effectivement toute la région qui raisonne à l’unisson. Gageons qu’ils passent rapidement de première partie à tête d’affiche. Un peu comme Last Train l’a fait du côté de Mulhouse.
Hervé Devallan
Sortie le 2 juin 2017
