Quand on part de Bretagne pour quelques jours de goguette sur Paris, il est bon d’avoir en poche quelques adresses sûres en cas de mal du pays. Quelques adresses qui n’obligent pas pour autant à se cantonner au quartier Montparnasse, où l’on trouve ceci dit (nous y reviendrons) d’excellentes tables, des bars labélisés bro goz et une Maison de Bretagne très accueillante. Car la Bretagne a pris depuis longtemps ses aises sur Paris, loin des sentiers battus, et ces sont quelques adresses incontournables de ce Paris Breizh que nous allons évoquer ici.

À commencer par l’excellent restaurant O’Breizh, 27 rue de Penthièvre, un restaurant aux saveurs marines tenu par le talentueux André, originaire de Lorient.

Ici c’est une ambiance chaleureuse et décontractée que l’on découvre de prime abord, grâce à un chef cuisinier et maître de maison qui sait d’emblée mettre à l’aise et trouver le vin qui conviendra à votre entrée dans ce décor boisé et reposant. Ensuite, que vous choisissiez le thon fumé de Quiberon, les excellents tartares de saumon, les sardines marinées, ou d’autres délices de la mer, vous ne trouverez que des produits de qualité, dûment sélectionnés par André, cuisinés de manière légère et subtile, mais surtout avec un art de la cuisson exceptionnel (ce qui est primordial bien sûr pour les fruits de mer). Et pour ceux qui n’ont pas goûté aux couteaux depuis longtemps, sachez que ceux ci font leur apparition de temps à autres, offerts par la maison, et là aussi c’est un délice. Sans compter qu’en dessert, vous pourrez goûter entre autres, en saison bien sûr, à d’excellentes fraises de Plougastel.

Le plus, c’est qu’après un repas à O’Breizh, on a aussi l’impression de s’être fait du bien. Une véritable redécouverte des produits de la mer et de soi même. Il est préférable de réserver. 01 42 56 27 32

Pour continuer la soirée sur ces nouvelles terres bretonnes, il est fortement conseillé de passer par le Truskell. En effet, après douze ans d’activité, le Truskel (jeu de mot sur le nom du patron et le triskel) est devenu l’incontournable lieu où le houblon fermenté et les sons électriques se marient dans une joyeuse sarabande, toutes les nuits, jusqu’à 5 heures du matin. Son créateur, Laurent Truel, a grandi à un jet de pierre de Vitré, où déjà, il n’avait pour loisir qu’une immersion généreuse dans le rock, avec un frisson particulier pour les groupes « de chez nous », Marquis de Sade ou Marc Seberg. En 1989, il fait un stage de gestion comptabilité au 12 rue Feydau, une petite rue calme et étroite, entre la Bourse et les Grands Boulevards. L’établissement, Maison Louis, est une cave d’affinage par où transitent et mûrissent les roqueforts et camemberts qui vont orner les tables des plus prestigieux restaurants de la capitale. L’endroit possède un cachet unique, qui lui tape dans l’œil. « Un jour, je ferais l’Hacienda ici » décrète-t-il en son for intérieur.

A la fin des années 1990, l’endroit ferme et comme entre temps Laurent s’est installé dans un appartement du même immeuble, il entrevoit une piste pour réaliser son rêve. Le temps de réunir des partenaires et du numéraire, et le voilà propriétaire des murs, et d’une licence de débitant de boissons d’hommes. Depuis les riches heures du Palace, le quartier était déserté, il n’y avait pas de bar de nuit, c’était le désert, dans un quartier pourtant hanté par de légendaires soiffards puisque c’était, encore un peu, le quartier de la presse : l’AFP, France Soir, Le Figaro étaient, ou avaient été voisins.

Le temps d’aménager le rez-de chaussée, et le Truskel ouvre ses portes en 2002, puis très vite, programme des groupes. La volonté du Truskel était bien affirmé de préserver des tarifs abordables, et pas ceux des clubs ou après s’être acquitté d’un droit d’entrée, on paye son verre 10 ou 15 €. Les tarifs du Truskel sont ceux de la province, la bière est à 2,50 €, pas à 7 €

Très vite, le bruit court que l’endroit est chaleureux, et surtout dans les milieux du rock : le magazine Magic est juste à côté, qui établit là son annexe, puis des gens de maisons de disques, des artistes, des gens de médias…

« Nous ne sommes pas une salle de concert, ni même un café concert, nous sommes en dehors de cette législation, on est plutôt comme un pub, avec les matches de foot en début de soirée et puis un groupe ou un DJ set. Les deux atmosphères se marient bien. Je savais que les groupes anglais de passage à Paris, pour leur promo, comprendraient mon lieu… », explique Laurent.

C’est une évidence, le bois partout (pour la santé du son), les murs sombres, la petite scène (qui s’apparente plus exactement à une estrade), la chaleur de l’accueil, on n’est pas là dans un lounge bar à la mode, et qui va ne le rester que six mois, le temps qu’un autre prenne la relève de la hype ! On est plutôt dans un pub celtique, de ceux qui défient le temps car ils font partie de la vie des gens. Les groupes ou artistes qui chantent là savourent cette proximité naturelle avec le public. Et bénéficient d’un confort technique appréciable.

De groupes anglo-saxons, Two Door Cinema Club, Interpol, et tant d’autres le savent. Ainsi, même quand ils ont des fêtes ailleurs, organisées par leur maison de disque, ils embarquent les bouteilles de vodka et préfèrent venir les vider dans la joyeuse ambiance du bar de la rue Feydeau. Éphélide, Back To Basics, Coopérative, le hasard a fait que ces sociétés du métier ont leur bureaux dans le coin, donc c’est d’autant plus facile pour eux d’organiser quelque chose à l’arrache, quand leurs artistes sont de passage, quitte à les mélanger avec un autre groupe déjà programmé.

« On est très réactifs. Les groupes sont en général contents du son, alors après ils en parlent à Manchester, Liverpool ou Londres. »

Cela paraît une évidence, il n’y a pas de « carré VIP » au Truskel, tout le monde est mélangé, abordable, « comme en Bretagne ! ».

Au fil du temps, en même temps que l’endroit consolidait son évidence, l’entreprise s’est développée.

« On a déjà du bois partout, mais en plus on a fait une super isolation au plafond pour les voisins (même si on a fini par racheter les appartements au dessus, pour y mettre des amis artistes et des bureaux). On n’est pas un endroit de passage, mais c’est en plein centre de Paris. Il y avait rien dans ce quartier. Depuis il y a le Social Club, le Silencio pas loin, ou la Grosse Caisse un bar rock à côté.

Et si le week-end, la clientèle avide de rock et de pop est plus jeune (il y a même des soirs où il y a plus de filles que de garçons dans la salle !), la semaine est plus le territoire des amateurs éclairés, qui restent souvent jusqu’à la fermeture, clients d’un lieu de rencontres improbables, où l’on prend soin des clients. Au point que certains d’entre eux ont depuis rejoint l’équipe (au Truskel, on ne dit pas « le personnel ! »).

A ne pas manquer donc, que vous soyez Bretons ou pas. Le Truskell est bien devenu incontournable pour les amateurs de  bonne musique, de bonne bière, et de très bonne ambiance à des tarifs comme chez nous…

Nous allons continuer au cours de l’été à vous parler des bonnes adresses bretonnes de Paris, parce que c’est le moment de profiter d’une ville qui ne se laisse jamais mieux apprivoiser qu’en cette période estivale. Et si vous êtes là pour quelques jours, nous ne saurons que trop vous conseiller de faire escale à l’hôtel des Arts, 2 rue Godefroy Cavaignac, angle 87 rue de Charonne près de La Bastille. L’hôtel, qui fait partie du groupement redgrouphôtels, a en effet récemment été redécoré de manière très originale en laissant carte blanche à différents artistes en fonction des étages. Un niveau est ainsi consacré au Street Art, un autre encore à la  Bande Dessinée, mais toujours avec des références clin d’œil au Paris éternel, et ce sur quatre niveaux. Les deux derniers étages étant réservés à des décors plus classiques de très belle facture.

En dehors de cette décoration originale et soignée, de l’excellent accueil et de l’emplacement idéal (nous reviendrons bientôt sur le quartier Bastille), l’hôtel des Arts propose des tarifs avantageux au travers de packs (famille, business, 2 nuits) qui vous permettront de trouver la formule qui vous convient. Sans compter que pour l’été, il existe le Summer Pack : pour tout séjour de minimum 4 nuits en The Artist Room, le petit déjeuner est offert. Les visiteurs auront aussi la chance de se voir offrir une bouteille de vin ainsi qu’un bon d’achat de 10 euros sur la boutique et un choix de 10 cartes postales des créations de l’hôtel. À partir de 79€ la nuit en The Artist Room. Offre valable du dimanche 13 juillet au mardi 2 septembre 2014.

Ainsi, chers amis armoricains, vous voici parés à appareiller pour quelques jours à Paris, en toute tranquillité, mais toujours nantis de cet esprit d’aventure qui vous caractérise !

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