Désopilant gaffeur, Gaston étonne encore les lecteurs par son indéniable ingéniosité. Des centaines d'inventions parfaitement futiles utiles mais rarement au point ; des inventions tout de même, m'enfin ! Qui aurait pu imaginer pour autant que l'une d'entre-elles attirerait le géant Google ? La "machine à réutiliser les mille gestes machinaux du quotidien" (sic) avait, déjà à l'époque, inspiré les lecteurs bien au-delà des attentes de l'auteur. Elle pourrait, dès l'année prochaine, changer votre vie quotidienne et permettre aux entreprises et particuliers des économies d'énergie résolument futées.


Gaston Lagaffe ne veut perdre aucune énergie. Il invente alors un système où il suffit d’ouvrir une porte pour presser deux oranges, moudre du café ou imprimer un portrait. Toute l’énergie déployée au quotidien à ne rien faire de bien concret, toute la force exercée à « brasser de l’air », capitalisée, enfin mise à profit par le génie Gaston. 

Créer de l’énergie à partir des gestes du quotidien 

L’idée semble farfelue et en même temps… Créer de l’énergie à partir des gestes du quotidien et de la force d’inertie des objets sollicités… Rien n’est perdu, des tiroirs ouverts aux portes claquées, des escaliers dévalés aux discours gesticulés. C’est génial. Et les ingénieurs Google n’ont pas été les premiers à s’en rendre compte. 

Un brevet déposé par un couple de bretons

André Franquin, constatant la réaction enthousiaste des lecteurs suite à la publication de cette planche, décide par pure fantaisie et dans le but premier d’amuser ses lecteurs, de déposer un brevet. A expiration du droit d’exclusivité, 25 ans plus tard, l’invention est de nouveau en liberté, mais le même brevet est à nouveau déposé quelques années plus tard… par un couple de bretons ! Ces deux grands fans de Gaston sont propriétaires d’un restaurant qui ne désemplit plus à Lampaul-Guimiliau, dans le Finistère – la décoration du restaurant témoigne d’ailleurs de leur passion, ainsi que certains plats inspirés de recettes signées Gaston : morue à la fraise, œufs brouillés à la bière, ou encore les incroyables huîtres au cacao amer ! 

Australien et…directeur de Google France

Le restaurant étant très apprécié par la petite communauté britannique installée dans le village, le couple ne s’étonne pas outre mesure quand il reçoit, la semaine de Noël, la visite d’un certain Nick Leder, Australien et…directeur de Google France.

Repérés par le campus Google de Mountain View

Joint par téléphone, Gaëtan Kermasson revient sur cette rencontre : « Vous savez, c’est une petite ville où tout le monde se connait et c’est vrai qu’on s’est doutés qu’il n’était pas là par hasard, mais on a pensé à un critique gastronomique, pas à un ponte de l’industrie digitale ! Tatiana et moi croyions dur comme fer en l’invention de Gaston, mais on n’avait pas les moyens de mener à bien un tel projet ! Alors on l’a mis en vente sur la plateforme de rachat de brevets en ligne Google et on a été repérés par le campus Google de Mountain View…Deux jours plus tard, le directeur venait à notre rencontre pour nous faire une offre de vive voix et nous présenter le projet de développement (…). On ne se rend toujours pas compte de ce qui nous arrive ! D’ailleurs, en signant le contrat, je m’attendais presque à ce qu’un truc explose ou à voir tomber un mur : dans la BD les contrats n’arrivent jamais au stade de la signature ! (…) En tout cas ce qui est sûr, c’est qu’on va pouvoir agrandir notre collection Lagaffe ! » 

L’énergie perdue

Rien ne se perd, tout se transforme, disait Lavoisier. Pourtant, des milliards de kilowattheures s’évaporent chaque jour dans la nature. Un comble alors que l’énergie est de plus en plus rare et chère. De nombreux industriels réfléchissent donc depuis longtemps pour exploiter cet énorme gisement que constitue l’énergie perdue. Selon un rapport de WinterGreen Research, le marché mondial de la récupération d’énergie représentera 4,2 milliards de dollars en 2019, contre quelques millions seulement jusqu’à aujourd’hui. Google, qui n’attend jamais le peloton, s’est d’ores et déjà engouffré dans la brèche en faisant rimer innovation avec…Gaston !

Une image plus écologique

Une équipe de 60 ingénieurs s’est penchée en amont sur les possibilités de mise en œuvre du concept de micro-énergies transformables, partant du principe que tout mouvement décidé ou exercé sur l’environnement est créateur d’énergie mécanique ou thermique. Il s’agit donc de convertir toutes ces dépenses énergétiques musculaires, mécaniques et thermiques en électricité rendue disponible par l’intermédiaire d’un transformateur central, sorte de groupe électrogène domestique ou public, puisque le projet intéresse déjà bon nombre d’entreprises, et Google en tête : ce groupe immense entend bien être le premier à profiter de ce système (déjà à l’essai dans le campus de Mountain View) pour s’offrir des économies colossales et une image plus écologique.

Y compris le temps passé à se tourner les pouces 

Ce principe de dynamo universelle est rendu possible grâce à l’IoT : chaque objet ou élément du mobilier doté d’une force d’inertie, mais également chaque individu présent sur le secteur couvert, se connecte au poste central via des capteurs miniaturisés : des puces ou chipsgreffées et à terme intégrées sur les objets et meubles, et des bracelets à porter à la cheville ou au poignet, pour les individus désireux de rentabiliser toute activité, y compris le temps passé à se tourner les pouces : ce ne sera plus du temps perdu, désormais !
Les premiers rapports scientifiques décrivent un succès d’innovation disruptive majeur. Cette nouvelle technologie, baptisée EEES (Everyday Energy Ecosmart Solution), sera présentée au grand public lors de la Smart Cities Week, les 8, 9 et 10 mai prochains, dans la Silicon Valley. On parle déjà d’un événementiel exceptionnel en préparation autour de Gaston Lagaffe, Google assumant fièrement sa source d’inspiration. Gaston, prépare tes valises : la Californie t’attend avec impatience !

M’enfin, faites gaffe ! 

L’une des recettes les plus fameuses de Gaston, c’est son poisson d’avril, celui qui se mijote en douce mais s’avale tout cru ! Alors…on ne vous promet pas qu’il a bon goût mais ce poisson en ligne est cadeau de la maison ! Gaston est né il y a tout juste 60 ans, tandis que Franquin nous quittait il y a 20 ans déjà. Ce 1er avril 2017 nous a semblé la date parfaite pour célébrer l’hilarante créativité de cette bande destinée à faire marrer encore longtemps les petits farceurs et grands enfants ! 

Quelques-unes des plus folles inventions de Gaston 

C’est l’occasion de redécouvrir quelques-unes des inventions du plus productif des flemmards, du plus attachant feignant de l’Histoire !
– l’avion radioguidé « le plus miniaturisé au monde » ! Malheureusement, Prunelle le prend pour une mouche et l’écrase avec son journal !
– la table sans pieds, fixée au plafond.
– la machine automatique à peindre les murs, construite à partir d’un arroseur à gazon…ça aurait pu marcher.
– le coussin gonflable anti-chocs pour voitures : envahit l’habitacle au moindre choc. Absurde, non ?
– le vélo pliable : se replie dès que l’on accroche le levier avec le pied. Insensé !
– la valise anti-hold-up : asperge l’éventuel vol, le frappe avec un gant de boxe, fait un boucan monstre et lance des artifices. C’est sûr, personne ne la vole ! Mais personne ne l’utilise non plus !
– la voiture-lit pour rester sous la couette sans être en retard au bureau ! Pour la petite histoire, le 28 février 2014, Google consacre un Doodle anniversaire à Gaston, qui apparaît sur la page d’accueil du moteur de recherche au volant de cette fameuse voiture-lit, accompagné de son chat et de sa mouette rieuse.
– le parapluie chauffant : oubliez la pluie et le froid, dépliez l’été !
– le sac à dos gonflé à l’hélium : porter 40 kilos de bagages pendant 3 mois de rando ? Bah, facile ! Attention juste à ne pas oublier de dégonfler le ballon avant de poser le sac…

Comparez-les à ces douze brevets déposés par Google et vous constaterez vous aussi que de la folie créative d’un Gaston au génie d’avant-garde de Google, il n’y a qu’un tout petit pas ! Gaston, on t’embauche quand tu veux dans notre rédaction ! 


0 Commentaires

Laisser un commentaire

Abonnez-vous à notre newsletter

Edito

Articles similaires

Autres articles de la catégorie Reportage