Le Tour de France cycliste est un cas d’école. Même France TV ne peut échapper au phénomène qui se répète saison après saison : on voit des Gwenn ha Du partout ! 


Entre deux camping-cars, au sommet d’une côte, des Pyrénées aux Alpes, le drapeau breton flotte au vent à chaque sortie de virage. Combien sont-ils ? Des milliers assurément, fiers de leurs champions (huit au total cette année dont Warren Bargil, Laurent Pichon, Cyril Gautier…) et manifestement très fiers de leurs origines, comme d’autres dressent des fanaux français, britanniques, catalans… sur les bords de la route du Tour.

Cette identité ostentatoire et populaire mérite une question. Comment un pays aussi fier de sa culture et de son passé (on ne compte plus les bagadou et les cercles de danses en Bretagne) ne traduit-il pas cette force en suffrages électifs ? A chaque fois, c’est la même chose : les partis qui continuent à représenter Paris et son centralisme forcené passent en tête. Et d’élections en élections, la Bretagne perd un peu plus de pouvoir et voit Naoned s’éloigner de son giron.

Quel est ce mystère qui pousse les bretons à agiter leurs drapeaux partout dans le monde et à scier la branche sur laquelle ils sont assis à grands coups de bulletins de vote ? Peut-être que nous bretons, sommes bien ainsi : ne jamais prendre nos responsabilités pour mieux râler et contester. « C’est pas moi, c’est Bardamu » écrivait Céline dans « Voyage au bout de la Nuit ». C’est pas moi, c’est Monsieur le  Maire, notre bon député, le gouvernent, le Président, mon patron, Monsieur le Curé, le syndicat… Il y a toujours une bonne raison de ne jamais se prendre en main. La liberté fout la trouille et confier son avenir à un autre semble être une seconde nature en Bretagne.

Alors que continuent à flotter au vent les hermines bretonnes, à rouler les cyclistes et peut-être qu’un jour… 


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