Ce duo pratique un blues de tradition à une pop exigeante et révèle surtout un chanteur incroyable !
Stewart Lindsey pour Dave Stewart et Thomas Lindsey. Le premier est une star : guitariste et artisan du son d’Eurythmics et de ses 100 millions d’albums écoulés ; l’autre est un parfait inconnu de Louisiane qui n’a jamais dépassé l’audience de son salon. « Pour moi, je ne suis pas un vrai artiste. Je chantais à la maison sans rien dire à personne » explique-t-il dans la bio du duo. Alors, comment un petit gars du Sud arrive à travailler avec une légende de Sunderland, face à la mer du Nord ? Et bien un Tweet suffit. Surtout s’il contient un lien Youtude avec Thomas Lindsey en train de chanter. « Je l’ai lu et j’ai cliqué » se souvient Dave Steward. « Il n’y avait pas de musique, il chantait a cappella. Et là je me suis dit « Nom de d… ! » ». Aujourd’hui après moult échanges de fichiers, 12 titres s’étalent au grand jour sur l’album « Spitballin’ ». Côté musique, c’est indubitablement la chaleur de la Louisiane qui l’emporte avec un blues lancinant que Dave Steward transcende tout en appliquant les codes à la lettre. Il n’y aurait le tube pop « Two people » et quelques digressions radiophoniques comme « Run from you » que l’exercice accomplissait le voyage parfait dans les méandres du Mississipi. Et d’ailleurs il en est peut-être mieux ainsi, dévoilant la voix étonnante de Thomas Lindsey au plus grand nombre. Une voix presque androgyne, bravant le redneck à chaque octave. L’album déborde donc les effluves du blues pour gagner les rives coloniales et produire une musique où les maîtres deviennent esclaves. Et inversement.