Dans la Bible, Ruben est le fils aîné de Jacob et de Léa. Ce sera le plus diplomate de la fratrie, celui qui tente de supprimer les disputes naissantes dans une famille éclatée. Ce qui explique peut-être que la musique de ces deux gars-là n’est ni violente ni dangereuse, juste de l’électro entre expérimental et planant. Avec des voix, enfin pas toujours.
Ce projet parallèle est né de la rencontre entre Florian Mona et Yann Chéhu, deux musiciens Rennais. Le premier a sorti un album de chansons pop sous son nom, « Les Héroïnes ». Le second, se fait appeler James Eleganz et officie en parallèle dans un groupe répondant au nom de Success, un quintet entre rock et électro qui a déjà commis trois albums.
La rencontre des deux évoluera donc entre les sons nés sur le synthétiseur et les envies de guitares électriques, les divagations de l’un et les rêveries de l’autre. Comme ils l’affirment eux-mêmes à qui veut l’entendre : N’arrivant pas à exprimer une partie de leur création dans leurs formations initiales, ils ont décidé de s’associer…
S’ils n’aiment pas trop évoquer leurs influences, on reconnaîtra ici et là des traces laissées par les écoutes prolongées de Sparklehorse, Flaming Lips, DJ Shadow, Mercury Rev mais également David Lynch ou les Residents à cause de cette envie surréaliste d’habiller leur époque. Il y a beaucoup d’effets et de bidouillages, et si au début cela peut dérouter, en fermant les yeux on peut se laisser emporter. C’est d’ailleurs toute la magie de la musique figurative : Donner quelques repères atmosphériques plutôt que des indications d’espaces.
Les chansons défilent comme des paysages, elles s’appellent « Instants choisis », « Si loin », « L’urgence » ou encore « L’ivresse des cimes ». Elles nous emportent dans une autre dimension, un pays imaginaire où tout ne serait qu’idéalisation. A suivre.
Christian Eudeline
Ruben jouera à L’étage aux Transmusicales le 5 décembre à partir de 18:20