Tiré d’un roman autobiographique, « The Rum Diary », le film conte les premières aventures journalistiques de Hunter S Tompson quand, à la fin des années 1950, l’inventeur du reportage « subjectif » est employé dans un journal de Porto-Rico.
L’île au statut particulier est alors en proie à des nombreuses vicissitudes, entre cupidité américaine et vaudou. Les scènes pittoresques ont beau s’empiler, il est évident que le film « Las Vegas Parano », adapté du même auteur avec également Johnny Depp en tête de casting, avait une autre envergure. Car s’il peut nous arriver de sourire ou de souscrire à telle envolée rétro-exotique ou envapée, il faut dire qu’en général on s’ennuie plutôt en regardant ce long film. Johnny Depp est surtout inspiré lorsqu’il incarne le journaliste « gonzo » saoul, de préférence équipé des lunettes noires. Á jeun, il n’hésite pas à glisser quelques mimiques à la Jack Sparrow du plus mauvais effet. Les quelques bonnes scènes et les seconds rôles à la hauteur (l’excellent Michael Riposli en acolyte supra alcoolisé) font regretter que le montage n’ait pas ramené cette ode aux fifties caribéennes à un plus raisonnable calibre de 90 ‘, plutôt que d’infliger les deux heures de la version présentée. Restera la belle balade de tendance suicidaire en Chevrolet Corvette vintage et le magnifique profil d’Amber Heard, Johnny Depp s’en tirant alors honorablement en pilote façon « gravure de mode ».
Réalisé par Bruce Robinson avec Johnny Depp, Aaron Eckhart, Michael Rispoli – Etats-Unis – 2011 – 2h