Créé en 1992, Red Cardell est sans conteste l'un des plus grands groupes de la scène bretonne. Pour ses 24 ans de carrière, la formation sort un nouvel album, Un monde tout à l'envers, qui, après quatre ans, marque les retrouvailles entre Jean-Pierre Riou et Jean-Michel Moal, deux des membres fondateurs.
Pour ceux qui suivent la scène rock bretonne, un album de Red Cardell est toujours un événement. Rares, en effet, sont les formations de la région à avoir développé une telle singularité et à avoir réussi à devenir incontournable au point d’influencer une nouvelle génération de musiciens. C’est donc avec une certaine impatience que l’on attendait le nouvel opus du groupe, d’autant que ce disque marque le retour de Jean-Michel Moal, accordéoniste de génie, qui a cofondé les Cardell au début des années 90. Si Jean-Michel Moal est de revenu au bercail, Manu Masko, le batteur qui tenait les baguettes depuis près de quinze ans, a, quant à lui, passé le relais à Hibu Corbel, qui officie aussi auprès de Robin Foster et Alexis HK. Autre nouvelle recrue : Pierre Sangrã, multi-instrumentiste de talent œuvrant auprès de Thomas Fersen et qui rejoint officiellement le combo après avoir collaboré avec lui à maintes reprises. Avec ce line-up, la formation finistérienne nous offre donc aujourd’hui Un monde tout à l’envers, son 17e disque (compilations et live compris). Un disque qui, dès les premiers accords, transporte l’auditeur en terrain connu. Le magnifique titre d’ouverture qui donne son nom à l’album laisse ainsi libre champ à l’accordéon et aux mots empreints de poésie et de nostalgie de Jean-Pierre Riou, dont la voix est plus posée. Puis suivent l’entrainant A Rochechouart et le surprenant et envoûtant Origine, d’après un texte de Louis Le Bihan. Si certains morceaux comme J’entends souffler et Juste se le dire paraissent plus anodins (sans doute en raison d’une orchestration sonnant un peu variét’), d’autres en revanche emportent littéralement l’adhésion, à l’image de Blanc, Blanc, Y’en a marre de la mer, Une autre vie ou encore Je Cherche, qui avec ses accords de sitar entêtants se révèle être un pur joyau.
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Keltia Musique