Est-ce un poète ou est-ce un musicien ? René Cloitre sort ces temps ci La Vague et la Haie, c’est une page d’un de ses carnets, ce sont mille senteurs, des douceurs de sables, des grains plus secs, ce sont des vases lourdes collant aux pieds, ou des traces de mains sur les brumes, mais surtout, écoutons le au lieu de lire. Il y eut les poèmes saturniens de Verlaine, lisons les poèmes séluniens, ceux de René Cloitre.


Ce poème est une partition, ses vers scandés sont à entendre comme au fond du Sertao brésilien, les paysans disent les mots, chantent les rythmes.
Nous pensons au Sertao et sommes au bord du Beuvron ou léché de Sélune. Cela s’écoute, le chant de « Carolles » qui plus loin ouvre « l’abeille » à la  « corolle », cela s’entend jusqu’à « la trêve de la grève ».
Les carnets de René Cloitre passent des aigus au grave nos questions à tous : « les Bourses de la Terre entière » et « le cormoran/à l’horizon », « un frigidaire blanc » et « le cœur plus lourd que rocher sur la dune ».
Cloître capte le son, son poème est scansion, ses vers des coups et des coins dans nos corps, troncs souvent trop sourds aux branches qui s’élèvent « Chanter alléluia » et aux racines profondes : « que fait la jeune fille/si sage/le mobile collé sur l’oreille attentive ».
Le poète est attentif au monde. Qui l’attendait.

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René Cloitre, La Vague et la Haie, 65 pages, 8 €

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