Romancié breton, dessinateur de BD, Cyril Jégou s’attaque à la biographie d’un des monuments du Grunge, Peal Jam. Leur dixième album fraîchement débarqué, Christian Eudeline devait se prononcer sur l’ouvrage !
Je préciserai tout de suite que je n’ai jamais rencontré Cyril Jégou et que je ne lui ai même jamais parlé, faisant parfois le même métier – écrire des livres sur des artistes appréciés – cela m’évitera peut-être les réflexions cyniques. Il en dit du bien parce que c’est un copain… Il en dit du mal parce qu’il ne va pas tarder à écrire son livre sur Pearl Jam…
J’ai aussi envie de préciser que j’ai toujours considéré Pearl Jam comme une troisième roue de carrosse, aussi inintéressante qu’inodore et que l’idée d’un livre m’inquiétait quelque peu, quoi 453 pages ?
Ceci étant spécifié, j’apprécie particulièrement le fait que cette biographie ne soit pas une traduction ni une adaptation mais bel et bien une création. Cyril Jégou semble porter à Pearl Jam la même passion que Luz à the Fall, ce n’est pas un hasard puisqu’ils sont tous deux dessinateurs. Il suit chaque faits et gestes du groupe depuis une vingtaine d’années et avait déjà publié voici quelques mois une BD consacrée à l’histoire du groupe et qui apparaît comme un squelette de cet ouvrage (Pearl Jam au Pays du Grunge, studio Cyborg).
La biographie et son récit linéaire est un obstacle difficile à contourner dans ce genre d’exercice, il est bien évidemment respecté et on ne peut s’en plaindre. Le style est fluide, l’histoire est aussi complète que fournie en détails et informations de toutes sortes. Elle profite de photos pas trop mal imprimées pour une fois (j’exècre la qualité de reproduction de Camion Blanc) ainsi que la réédition de la fameuse bande dessinée.
J’en viendrai presque à avoir envie de réécouter un disque de Eddie Vedder et ses acolytes, mais heureusement que la scène de Seattle est assez passé au crible pour pouvoir bifurquer vers Nirvana sans trahir le fil de cette biographie. Extrait choisi : « Quand les Melvins concassent du Beatles, quand Sonic Youth rencontre REM ; quand les Pixies se mangent Black Flag, ça donne Nirvana… »
C’est un bon livre, un petit peu cher 32 euro, mais qui permet de comprendre l’itinéraire de ce groupe aux 60 millions d’albums écoulés. On y croise les autres formations de l’époque, de Rage Against The Machine à Soundgarden pour ne citer qu’elles, une époque pas si révolue que ça si l’on en juge la récente actu des Pearl Jam. « Lightning Bolt » leur dixième album studio vient tout juste de sortir. Nul doute d’ailleurs que la tournée entamée aux Etats-Unis et qui passera en Australie et Nouvelle-Zélande s’arrêtera par chez nous bientôt. A Rock en Seine ? Qui sait. En attendant, on patientera grâce à ce bouquin.
« Pearl Jam Pulsions Vitales » par Cyril Jégou aux éditions Camion Blanc, 456 pages, 32€
