Un double album vinyle pour commencer l'année. Celui de Monkey 3 qui rappelle que le stoner peut être l'avenir du rock lorsqu'il est aussi bien maîtrisé.
Aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours eu un faible pour ces suisses. De leur premier opus cathartique de 2004 à leur incroyable album de reprise (« Undercover ») sorti en 2009, Monkey 3 trouve toujours la faille. Groupe instrumental (ou presque), ils se concentrent sur l’essence de la matrice Stoner jusqu’à en expurger une quintessence abyssale. Là où Karma to Burn en profite pour exciter le genre, le quatuor de Lausanne creuse le sillon jusqu’à flirter avec un doom vigoureux. Ce double album vinyle n’échappe pas à la règle. Ils frisent même la perfection si ce n’est qu’il y a peut-être une galette de trop. Découpé en 4 faces (« Water », « Air », « Earth » et « Fire »), les deux premiers éléments l’emportent manifestement sur la Terre et le Feu. On retrouve alors ce qui fait la force du combo : savoir enflammer son rock en construisant patiemment chaque morceau jusqu’à les entraîner en une sorte de feu d’artifice sonore qu’ils savent faire retomber tout en douceur. C’est toujours explosif et maîtrisé. Remarquable. Cet « Astrasymmetry » sonne donc le grand retour de Monkey 3, un des derniers groupes de Stoner qui ne cesse d’inventer tout en signant une œuvre à l’ADN reconnaissable d’entre tous.
Guillaume du PORZOU
Monkey 3 « Astrasymmetry » (Napalm Records) – 4/5
