Margot Abascal : « La Bretagne est magnifiquement cinégénique »Note : 4 sur 5

C’est la seconde fois que vous passez derrière la caméra après avoir tourné le court métrage « La voix de Luna » en 2002. Cela vous a manqué ?
Margot Abascal  – Oui, mais réaliser n’est pas mon premier métier ! Je suis comédienne, et je chante aussi… Entre « La voix de Luna » et « Florides », j’ai joué la comédie au cinéma dans « Sagan » de Diane Kurys, « Les Invisibles » de Thierry Jousse…, à la tv dans « Braquo » pour Canal+ et au théâtre dans « Conversations après un enterrement » de Yasmina Reza, mise en scène par Gabriel Garran.
Et puis j’ai chanté avec Philippe Katerine dans le film « Nom de code : Sacha » de Thierry Jousse, mais également avec Frank Darcel, Greggori Czerkinski, Philippe Eveno, Jacques Ehrhart, Gilles Andrieux… et Bruno Leroux ! C’est ce même Bruno qui a composé 2 titres pour « Florides » : « Je t’imagine » et « Les heures éblouissantes » que j’interprète au générique. Comme vous le constatez, la musique et le cinéma sont étroitement liés dans mon parcours de comédienne-chanteuse-réalisatrice rennaise aimant les séjours brestois !

Jouer quand on réalise, un exercice facile ?
M.A. – J’adore !… C’est ce que je préfère. J’ai attendu longtemps avant de pouvoir enfin dire « Moteur !… » sur le plateau de « Florides ». Le montage financier et la préparation d’un film ne sont pas toujours des longs fleuves tranquilles… Alors quand, enfin, je suis sur le plateau du tournage de mon film et que je peux exercer mes métiers d’actrice et de réalisatrice, je suis heureuse…!
J’ai pris un grand plaisir à filmer ces paysages magnifiques du Val André et de Dinard, à diriger les acteurs que j’ai désirés (Marco Prince, Nathalie Krebs, Klet Beyer, et Christiane Joguet pour la 2nde fois depuis « La voix de Luna« …), à travailler avec une équipe motivée et talentueuse dont, et je tiens à les citer, les producteurs François Marquis et Gérald Leroux, la directrice de production Isabelle Le Guern et la chef-opératrice-artiste Florence Levasseur qui m’accompagnait depuis mon 1er film et dont vous pouvez admirer le travail sur les concerts des Transmusicales et des Vieilles Charrues !. Je lui dois beaucoup dans la réussite de mes films.

Pourquoi avoir – à nouveau – choisi le format court ?
M.A. – Parce que cette histoire, comme celle de « La voix de Luna« , sont des histoires courtes ! Comme une nouvelle en littérature. Rassurez-vous, ma première histoire longue ne demande qu’à être financée !

Les principaux canaux de distribution sont réservés aux longs métrages : TV, cinéma… Comment allez-vous présenter votre œuvre au grand public ?
M.A. – Grâce à notre partenaire France Télévisions et à Christophe Taudière et son programme « Histoires Courtes » qui me soutiennent depuis le début de l’écriture du film. « Florides » sera diffusé dimanche 12 mai à 00h15 dans cette même émission « Histoires Courtes », soirée « Rebelles de mai »… C’est une diffusion très importante pour le film.

Le film se déroule en Bretagne : un heureux hasard ? Où exactement ont été tournées les scènes du film ?
M.A. – Ce n’est pas un hasard, c’est un heureux choix !… « La voix de Luna« , comme « Florides » aujourd’hui, s’inscrivent dans les décors de ce beau pays d’où je viens.
Les rues de Rennes la nuit et au petit matin pour « La voix de Luna« , et les côtes lumineuses de Dinard et du Val André pour « Florides« , sont peut-être les personnages principaux de mes 2 films… La Bretagne, en plus d’être une terre d’accueil, est magnifiquement cinégénique. Les peintres des siècles derniers ne s’y sont pas trompés !

L’ex chanteur de FFF, Marco Prince, vous donne la réplique. On joue mieux entre chanteurs ?
M.A. – Entre chanteurs et acteurs vous voulez dire ! Marco Prince est aussi comédien : Marco a démarré à l’école d’acteurs de Patrice Chéreau, puis a joué au théâtre des Bouffes du Nord avec Peter Brook, et au cinéma avec Eric Rochant, Blanca Li, Cédric Klapish… Je suis fan de FFF et du chanteur Marco Prince !… Mais c’est l’acteur et son désir d’acteur qui m’ont séduite, en plus de la singularité de sa personnalité. Désirer être acteur, c’est être un acteur…
Tout comme le choix du chanteur Philippe Pascal pour « La voix de Luna » : Philippe a toujours beaucoup interprété, au sens actorat du mot, ses chansons sur scène et sur disques, avec Marquis de Sade, Marc Seberg et The Blue Train Choir.

Pourquoi le titre Florides et surtout pourquoi le « s » à Florides ?
M.A. – Louise Narboni, la talentueuse monteuse de « Florides » est la première à m’avoir posé la question du titre ; vous êtes le second avec Bretagne Actuelle !
Ce titre « Florides » avec un « s » représente tous nos rêves inatteignables, comme l’horizon de la mer dans laquelle s’avance « Sandra » à la fin du film… C’est l’actrice Nathalie Krebs, qui interprète « Michèle », la patronne du bar (on a tourné dans le fameux bar « La Fonda » à Dinard), qui cite le titre du film en versant un alcool fort et réconfortant à son amie « Sandra » : « On l’a ramené de Floride, 15 ans d’âge, il est magnifique… Comment va ta vie ?… ». C’est un instant chaleureux dans cette histoire tourmentée, et un titre évocateur…

Actrice, réalisatrice et chanteuse. Vous refusez de choisir ?
M.A. – Comment et pourquoi choisir ?… Ce sont trois métiers créatifs et très complémentaires. Mon parcours, grâce à ces trois activités, est riche et varié, et je suis heureuse ainsi.

Quel est votre prochain rendez-vous avec le public ?
M.A. – Au théâtre à la rentrée : je serai seule en scène dans « Je serai abracadabrante jusqu’au bout » d’après le journal intime de la poète Mireille Havet, mise en scène par Gabriel Garran. J’ai découvert ce texte sublime édité par Claire Paulhan, je l’ai proposé à Gabriel Garran. Nous avons ensemble établi une adaptation du texte pour un spectacle somptueusement « Rebelles« …!