On parle souvent du modèle économique des nombreux festivals français. Mais trop rarement, on y associe une quelconque ligne éditoriale. A recevoir toujours les mêmes artistes – en en même temps -, on dilue son image et la moindre baisse des finances publiques se traduit par un abysse en matière de trésorerie. Les Trans n’ont pas de têtes de gondole, mais une vraie ligne directrice en matière de programmation : 100% découvertes locales et internationales. Très international même ! En effet, combien de festivals en France – en en Bretagne - offrent un plateau composé de groupes suédois, coréen (du Nord et du Sud : la réunification se fait à Rennes !) polonais, australien, espagnol, suisse, tchèque, japonais, palestinien, israélien (nouvelle entente possible ?) colombien, malgache, africain du sud, syrien, du Bahreïn, d’Ethiopie … Et on ne parle pas des formations bretonnes, françaises, anglaises et américaines qui représentent quand même la grande moitié des 87 artistes présents cette année. Le tout bien sûr sans une once de folklore, auquel se substitue la tradition du bon goût, de la surprise, de l’audace et d’un peu de hype avec deux ou trois ans d’avance. « J’y étais » a ici tout son sens. Oui, on est bien aux Transmusicales que les anciens hangars de Roazhon accueillent cette année du 4 au 10 décembre. Si on va y parler les langues du monde entier, on causera aussi sur tous les rythmes : rock, pop, électro, hip hip et même danse avec deux compagnies et… un groupe de métal qui mélangera son art à des chants d’esclaves. L’honneur est sauf.
H.D.
Après l’écoute d’une bonne partie de la programmation, voici ce que nous avons retenus
1/ A l’international
XXX de Corée du Sud – Electro Hip Hop – House
Connu pour son travail dans l’ombre de E-Sens, XXX est en fait un duo qui commence à se faire un nom avec notamment une présence remarquée dans une des compilations Kitsuné.
Eight Rounds Rapid d’Angleterre – Pub Rock
« La Grande Bretagne a un incroyable talent, mais la plus part d’entre nous n’en a pas » affirme Eight Rounds Rapid. On notera quand même la présence du fils de Wilco Jonhson. Il y a donc du sans Dr Feelgood dans ce groupe de l’Essex. Et du talent.
Mister Milano de Suisse
Un trio de Zürich et de Berne derrière lequel on retrouve deux Puts Marie. On est donc pas étonné de découvrir un vrai talent pour la pop baroque italienne qui est ici mélangée avec des synthés analogiques et une batterie parfois hip hop. Enorme.
Modestamente des Etats-Unis – Pop Rock
Un groupe avec la tête pensante de Tahiti Boy & the Palmtree Family, j’ai nommé David Sztanke. Il est ici uni à Tunde Adebimpe, la voix puissante de TV On The Radio. Le résultat est à la fois pop, soul et électro. Magnifique.
Nakhane d’Afrique du Sud – Pop
Nakhane est polyvalent : acteur, écrivain et bien sûr musicien. Fan de David Bowie et Ali Farka Touré, il est aussi armé d’un charisme déroutant. A voir.
Lakuta d’Angleterre – Afro funk
C’est un collectif d’une dizaine de musicien qui nous est ici proposé. Si le groupe est anglais, ils viennent du Kenya, de Tanzanie, du Ghana, de Malaisie, d’Espagen et du Royaume Uni.
2/ Scène bretonne
Dynamic Blockbuster – Acid Jazz
Ils sont cinq et se revandiquent du groupe funk américain Mandrill. Entre cuivres et samples, la formation dynamite la musique noire à grand coup de hip hop, jazz et soul.
Krismenn – Electro Hip Hop
Son séjour au Canada lui aura permis de marier sa langue natale (le breton), le blues et le rap. Cela fait une quinzaine d’année que cela dure avec un vrai sens de la modernité.
Karlk – House pop
Depuis Lorient, Charles Perrono concocte des morceaux de deep house dont le hit (sur les réseaux sociaux) « What I want ». Aujourd’hui son premier album est dans les bacs.
Menthine – House, Techno
Sans passé discographique, mais avec un beau futur, ), Clémentine Cordi est une des figures féminines des nuit électroniques rennaises depuis une décennie seule ou en tandem (Las Gatas Electronicas) avec sa copine Katell
Smooth Motion – Rock psychédélique
Ils connaissent leur histoire et les codes du rock’n’roll sur le bout des doigts. Les quatre garçons de Paimpol Smooth Motion ont déjà signé deux albums comme deux classiques des années 1970.
Vovov – Pop synthétique
Tout droit venu de Naoned, Thibaud Vanhooland, trompettiste de formation est devenu bassiste de prédilection dans Elephanz, Rhum For Pauline ou encore Pégase. Aujourd’hui, il prend la route en solitaire sous le mystérieux nom de Voyov et décline une electropop fragile et rêveuse. La signature de la nouvelle scène nantaise ?
Site officiel des Trans 2017
