Vendredi 3 et samedi 4 juin aura lieu la 6ème édition des Petites Folies à Lampaul-Plouarzel dans le Finistère nord. Miossec, Féfé, Asian Dub Fondation et d'autres montreront sur la scène. Un doux parfum des festivals d'antan va flotter sur les dunes bretonnes. Rencontre avec Yann Autret Directeur Festival les Petites Folies en Pays d'Iroise 


Pourquoi ce nom de  » Les petites folies »?
Parce nous souhaitons proposer de « petits moments », comme on aime en passer en famille ou entre ami(e)s, avec une folie douce, celle de l’insouciance pour l’espace de quelques instants et la partager ensemble.

C’est le premier festival de la saison, si on laisse de côté les festivals urbains, un atout pour un public breton qui aime les festivals aux champs?
Oui, pour certains de nos techniciens, que nous essayons de choyer, c’est pour eux effectivement devenu un rendez-vous incontournable que de venir travailler sur les Petites Folies.  C’est le premier rendez-vous de l’été en extérieur et le début de cette période où l’on investit les champs, les dunes, les espaces naturels emprunts de liberté. Donc certainement que c’est valable pour tout le monde et on espère le public breton… et d’ailleurs ! 

La programmation est éclectique tout en étant cohérente, difficile à monter ou pas ?
L’idée est de proposer une évolution et une diversité dans notre programmation qui convienne à la fois, à papy, à mamie, à tonton, tata, aux cousins, à maman, aux enfants, jeunes et moins jeunes. Nous nous revendiquons comme un festival « populaire » au sens noble du terme, nous revendiquons la famille. Nous commençons ainsi souvent par un ou deux jeunes artistes méconnus, des découvertes en devenir (ces dernières années, Auden, Krismenn, Ladylike lily, Red Goes black, Bukatribe…). Puis un groupe connu de tous, ou du moins fédérateur, le coup de cœur du Festival, et souvent pour conclure, un artiste à l’esprit festif et dansant. Nous privilégions les artistes à caractère, ceux qui ont ce supplément d’âme qui nous réunit, ce qui fait nos valeurs en Pays d’Iroise, pays de la mer et du voyage.

La situation en bord de mer et pas trop loin de Brest est juste idyllique, coup de chance ou âprement gagnée?
Si être né à Lampaul Plouarzel est un coup de chance, alors oui. Car l’histoire du festival s’est construite sur un rêve d’adolescent que j’ai partagé avec mes amis d’enfance, et donc la commune de Lampaul. J’ai grandi en Pays d’Iroise avant de le quitter avec les aléas de la vie. Je voulais, à mon échelle, revenir et partager ce qu’était devenu ma vie, organiser des concerts. Adolescent, j’avais fait la promesse d’accueillir un jour Rage Against The Machine  sur ces dunes et ce magnifique site. J’écoutais aussi beaucoup à cette époque Asian Dub Fondation. Voir cette année ces derniers à la programmation, est pour moi et mes amis, un sacré clin d’œil au passé, tout en pensant toujours à l’avenir et à la jeunesse, car c’est pour elle que nous faisons tout cela au final. Nous sommes des enfants du Pays d’Iroise et nous en sommes fier(e)s ! Nous espérons que nos enfants le seront aussi. Car être fier de soi, ça veut aussi dire avoir confiance dans la vie.

Forcément quand ça marche on a envie de voir plus grand, c’est le cas ?
Il faut rester humble. Nous sommes encore un jeune et petit festival. La remise en question est donc permanente et le plus grand danger pour un festival est de vouloir grandir trop vite. Tout est donc réfléchi, pesé, composé. Aujourd’hui le fait qu’un des grands enjeux pour les festival est de maîtriser certains paramètres extérieurs aux sites, fait que nous devons chaque année répondre à des contraintes parfois lourdes à assumer pour à l’origine un simple organisateur de concert. Nous souhaitons donc rester à une échelle humaine, dans un esprit bon enfant, et faire que la famille se sente bien dans nos petites folies. Didier Wampas nous a fait le plus beau des compliments en parlant ainsi de nous en disant « ici, on se sent comme dans un festival des années 80. »  Ayant commencé ma carrière d’organisateur de concerts avec des personnes véhiculant ces valeurs appartenant à un esprit à l’époque alternatif et vraiment indépendant -là où la musique n’était pas encore « total business »-  j’en avais les larmes aux yeux.
Nous avions dans cette idée essayé de nous différencier des autres en défendant un prix participatif. Mais nous avons du abandonner car cela freinait le développement du festival, le prix moyen baissant d’année en année malgré la programmation. Nous devrons dans le futur trouver autre chose pour nous différencier, car nous souhaitons être autre chose qu’un événement commercial.

Pour ceux qui hésitent encore, trois bonnes raisons de venir ce week-end ?
Il y en a mille ! Mais si je dois en donner 3 parmi elles : nos crêpes, les meilleures de Bretagne ! ça c’est pour l’esprit chauvin du breton. Notre esprit de partage et d’accueil. Et bien entendu, la musique, notre message universel. Enfin, si on en croit la météo, le beau temps….

Propos recueillis par Bernadette Bourvon

Les Petites Folies d’Iroise

0 Commentaires

Laisser un commentaire

Abonnez-vous à notre newsletter

Edito

Articles similaires

Autres articles de la catégorie Festival