Les Nus « Les Nus » HermineHermineHermine

Le tragique disque de 1982 est effacé comme un palimpseste. De « Johnny Colère » aux « Années Reagan », certains accents ont pourtant du mal à se gommer. Mais quel bonheur de les entendre en 2016 ! 


Les Nus « Les Nus »

Leur dernier album remontait à 1982. Le seul et l’unique jusqu’à aujourd’hui. Et comme une traînée nostalgique pour tout écrin, les rennais n’en finissaient pas de devenir culte. Noir Désir n’avait il pas repris « Johnny Colère » sur leur splendide « Tostaky » en 1992. Un véritable passeport pour la gloire souligné par les bordelais eux même dans les Inrockuptibles de la même époque : « Les Nus ont été très importants pour nous dans le début des années 80 (…). C’est un groupe qui nous a beaucoup marqué, le genre d’influence fulgurante et indélébile ». C’est dire si le groupe était attendu avec ce second effort éponyme. Attendus et épaulés malgré la disparition tragique de Frédéric Renaud, fauché en 2013 alors que le groupe composait et répétait pour les Transmusicales. Les amis sont venus comme Dominic Sonic à la guitare (aujourd’hui remplacé par Goulven Hamel) ou Etienne Daho qui a produit « Les années Reagan » et suggéré l’ex Valentin Jean-Louis Piérot pour mixer l’album.
Comme une passerelle entre les deux époques, trois morceaux sont communs aux deux disques que 35 ans séparent désormais dont le fameux « Johnny colère ». Dans une veine rock qui rappelle indéniablement les Stranglers et plus étrange, Ange et ses accents baroques (« Le funambule »), les textes de Christian Dargelos font merveille. Surtout quand les claviers de Remy Hubert font souffler des parfums californiens à la Doors. Bref après le grand retour de Frank Darcel et de sa brillante Republik, un autre Marquis de Sade fait parler de lui. Il est simplement dommage de constater que Les Nus jettent un œil dans le rétro, là où Republik fixe l’horizon sans aucune concession à son glorieux passé. Mais force est de constater que cet album refait parler d’eux – en bien – là où leur premier opus les avait réduits au silence. Le dernier chapitre est écrit et peut désormais donner à l’histoire des Nus un éclairage un peu plus fidèle à la réalité : celle de la scène.



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Edito

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