Et si ce film n’était après tout qu’une chronique de la mal vie en région parisienne. Celle des couples qui ne durent jamais, de la dépression en maraude, des trains glauques, des murs lépreux des pavillons en perpétuelle réfection et de la pluie (pas le moindre rayon de soleil sur ce Saint-Denis rebattu par une quasi mousson, pas plus que dans les incursions intra muros). De ce point de vue-là c’est parfaitement réussi et c’est peu dire les envies d’ailleurs qui nous taraudent. On se prend ainsi à espérer qu’une partie des protagonistes nous emmènera en Iran, histoire de voir au moins un peu de soleil.
Mais tout le monde reste là, dans cette Ile-de-France de toutes les désillusions, où chacun règle ses comptes avec soi-même en abîmant les autres ; et cela commence dès le plus jeune âge. Ali Mosaffa est formidable de justesse dans le rôle du révélateur/enquêteur de l’intime. Il est l’axe de ce film prenant sans être parfaitement abouti, d’autant que tous les acteurs ne semblent pas aussi à l’aise dans cette descente le long des quotidiens désenchantés.
L’enquête, qui prend de plus en plus d’importance, et ses rebondissements, laissent parfois perplexe. Autant que la dernière scène, qui prend le spectateur en otage. À éviter les soirs de pluie.
Date de sortie 15 mai 2013, Réalisé par Asghar Farhadi Avec Bérénice Bejo, Tahar Rahim, Ali Mosaffa, Pauline Burlet, Elyes Aguis
