Avec Jeanphilip, la mécanique musicale ondule de jour comme de nuit. Le québécois livre un album électrique qui conjugue rock et français comme un nord américain peut et sait le faire.
« La mécanique des jours » est le quatrième album du québécois. Il faut bien avouer que les trois premiers sont passés inaperçus en Bretagne. Ce n’est pas une raison d’oublier de faire un arrêt sur sillon sur celui-ci. Dans un style rock nord américain (normal…), la canadien arrive à insuffler des résonnances européennes et plus particulièrement françaises. Le chant dans la langue de Molière sûrement. Un mélange des genres qui fait pencher la balance vers un Axel Bauer aux guitares ronronnantes ou un De Palmas à sa grande époque inspirée, au début des années 2000. Avec toujours ce décalage US qui donne une vraie assurance à Jean-Philip Tanguay. « En bas de chez moi » en est le parfait exemple : le titre s’envole jusqu’au solo de guitare final. Mais, là le monsieur est maître en son royaume, c’est sur un morceau comme « Roi des cons » où riffs et paroles sont à l’unisson, c’est-à-dire marie sens et frissons : « Libérez moi de tous ceux qui ne pense pas comme moi / Tous ceux qui veulent changer le monde ». La profession de foi d’un vrai anarchiste de droite, non ? On ne peut qu’adhérer !
