En Ecosse, le temps est une chose relative. Comme un cask de Cherry oublié au fond d’une distillerie des bords d’un Loch, Fraser Anderson a laissé filer les saisons. Caché derrière sa barbe et sa guitare, il a attendu 4 albums avant de confier sa musique à un label.

Et encore, ce quatrième album est-il sorti une première fois à compte d’auteur il y a une poignée d’années. Un secret bien gardé que les bureaux français du label allemand Membrane ont heureusement découvert. N’allez pourtant pas croire que le monsieur soit un ermite ! Il tourne (en première partie de Chuck Berry en 2002 !), enregistre (dans le Languedoc), accorde quelques sessions à la BBC (notamment avec Natalie Merchant), use ses souliers sur les routes européennes et finit par s’installer quelques temps à Paris. Sa folk prend de la bouteille et « Little glass box » peut enfin songer à voler de ses propres ailes. Car si on parle bien de folk ici, ce disque dépasse les codes du genre. On est beaucoup plus proche de l’univers de John Martyn et de Leonard Cohen que des groupes de trad. Certains titres flirtent même avec le jazz. Mais c’est bien en élève de Iain David McGeach (le vrai nom de John Martyn) que Fraser Anderson impose réellement son style. A tel point que deux anciens musiciens de la star de Glasgow jouent sur l’album : le bassiste Danny Thompson et le joueur de Rhodes Max Middleton. Pour être complet ajoutons la présence du trompettiste Dick Pearce (Ronnie Scott Quintet) et du percussionniste Martin Ditcham (Sade). Fraser Anderson s’est s’entourer ! Le résultat est à la hauteur du line up et livre un excellent album qui donne simplement envie que l’hiver se prolonge jusqu’au bout du printemps pour profiter le plus longtemps possible des vibrations magiques de cette « petite boîte en verre ».

Hervé DEVVALLAN

Sortie le 10 février 2015

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Edito

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