Avec Nikohl Boosheri, Sarah Kazemy, Reza Sixo Safai
Le premier film de Maryam Keshavaz n’est pas sans rappeler les merveilleux « chats persans » du réalisateur kurde iranien Bahman Ghobadi. Mais ici, en lieu et place des rockeurs et rappeurs traînant dans les parkings à la recherche de locaux de répétition, nous découvrons la vie risquée de deux jeunes femmes issues de la grande bourgeoisie de Téhéran. « Je connais le pouvoir de l’argent » déclare un responsable de la police des mœurs au père d’Atefeh, avant d’accepter un bakchich pour libérer l’adolescente. Ce qui est intéressant ici effectivement c’est de voir comment ces parents, intellectuels et fortunés, vivent dans une sorte de normalité, parfois surréaliste, au cœur d’un système absurde. Mais Atefeh et Shirin sont trop jeunes pour supporter les faux-semblants, elles veulent vivre leur relation amoureuse et la nuit dans les clubs comme dans ces films en provenance d’Hollywood qu’elles aiment doubler en jouant les contre révolutionnaires.
Quelques moments lumineux, quelques atermoiements longuets aussi, mais toujours le film rend compte avec un réalisme poignant de ce monde kafkaïen, de cette civilisation fermée aux femmes. Et quand le poison entre finalement au cœur de la famille autrefois insouciante, on se prend à serrer le poing et à rêver qu’un jour toutes les Atefeh du monde soient libres.
février 2012 (1h 45) Réalisé par Maryam Keshavarz, prod américaine et iranienne