Nous voici à deux pas de l’été. Il serait tentant pour un site comme le nôtre de prendre la route des festivals bretons, des routes patrimoniales armoricaines et de vous entraîner avec nous. Comme si de rien n’était… Nous le ferons certainement ceci dit, mais il nous apparaît important d’attirer une nouvelle fois l’attention sur le fait que culture et crise économique ne font pas forcément bon ménage.


Et au-delà la défiance vis-à-vis des institutions, les abstentions record lors des élections, la crise de confiance au sens large que traverse ce pays, sont des éléments qui amènent à réfléchir à la place de la culture dans cette remise en cause générale, à repenser la définition de la culture même dans cette phase particulière que vit la société française.

 

Alors si, en Bretagne et ailleurs, la sphère culturelle et plus précisément les créateurs n’accompagnent pas avec un temps d’avance ces remises en cause nécessaires, ne servent pas d’aiguillon pour amorcer un renouvellement attendu dans de nombreux domaines, la culture n’aura tout simplement pas joué son rôle.

 

C’est en effet aux créateurs et artistes de faire bouger les lignes dans ce marasme général, de provoquer des changements que nous devrons sinon subir. Ainsi, au-delà du maintien du statut des intermittents, qui a le mérite d’exister mais devra nécessairement être redéfini, au-delà des subventions qui faiblissent pour la plupart des manifestations culturelles « provinciales », au-delà du pain quotidien, c’est aux acteurs de la culture de commencer de réfléchir à de nouveaux modèles, pour la culture elle-même, et pour la société en général.

 

Chaque crise sociétale ou économique majeure a secrété des mouvements culturels importants et parfois salvateurs au cours du siècle dernier, n’est-ce pas le moment à nouveau de changer de paradigme, d’inventer, de chercher des voix nouvelles ? N’est-ce pas le moment d’être révolutionnaire ?

 

Le risque sinon est de voir la routine des festivals s’appauvrir, les programmations en musique et ailleurs se parodier jusqu’à l’essoufflement. Le risque est de voir l’artiste devenir un acteur corporatiste comme les autres, défendant son statut particulier et son droit aux « subs », au lieu de se coltiner la dure réalité en éclaireur, et de trouver les moyens de la réinventer.

 

Mesdames Messieurs les artistes, ici et ailleurs, dérangez-nous, soyez insolents, irrespectueux et pourquoi pas dangereux, mais surtout annoncez-nous des temps différents, et pourquoi pas meilleurs !

 

 

 

 


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