Songwriter juif irlandais, David Carroll a posé ses valises du côté de Bordeaux. Il y marie infra basse et folk dans un album d’une rare beauté.
James Joyce a raison : « People do not know how dangerous love songs can be ». L’actualité l’a une nouvelle tragiquement prouvé. C’est bien au nom d’un dieu que trois abrutis finis ont massacré une rédaction, trois flics et des citoyens français de confection juive. Au nom de l’amour… Pourquoi citer l’auteur irlandais dans cette chronique ? Et bien parce que David Carroll est lui-même natif de la verte Erin (Dublin) et que son splendide album s’attache au propos : « Songs of love & protest ». Allez jusqu’au bout du clip de « Holding on to love » où les deux chemins se croisent. Installé à Bordeaux après une jeunesse parisienne placée sous le signe d’un hip hop naissant, David Carroll bifurque vers une tradition folk avec « The guest » en 2009. Sans renier ce virage, mais en le bonifiant, il revient en 2014 avec une folk très pop, voire bluesy, où l’électronique de ses premières amours fait une entrée mesurée mais omniprésente. Un résultat efficace et agréable qui remue un peu un Landerneau folkeux habitué à plus de sagesse et de conventions. Une première protestation qui colle bien à la peau de son héritage musical : Bob Dylan et Bruce Springsteen. Deux références qui ouvrent un chemin sans compromis fidèlement défendu par de belles compositions qui font toute la différence entre Charlie Winston et Warren Zevon.
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