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Contagion HermineHermineHermine

Avec Marion Cotillard, Matt Damon, Laurence Fishburne, Jude Law, Gwyneth Paltrow


Contagion

Au cinéma, le virus est un des meilleurs amis des scénaristes et des producteurs. Comment imaginer en effet quelque chose d’aussi dangereux et d’autant invisible ? Ainsi, une si grande menace, de celles qui peuvent effectivement engendrer les peurs les plus grandes et les plus irraisonnées, n’a pas besoin d’être représentée car personne ne saurait en endosser le rôle, pas même le plus sophistiqué des robots. Pourtant, la mise en scène de cet ennemi, imaginaire sur la pellicule, a été la source de nombreux films, tant le virus est inscrit dans nos inconscients comme la menace suprême, de celles qui ne se devinent que trop tard, entre les lamelles d’un laboratoire d’autopsie. Souvenons-nous du bel « And the band played on » de Roger Spottiswoode (1993) dans lequel Richard Gere alors à son apogée se mettait sur la trace du virus du sida, et de sa relation malsaine et destructive avec la race humaine. Dans le film de Soderbergh, le point de vue médical est également important, sinon central. Nous allons donc accompagner les pisteurs pour tenter de comprendre quand ce nouveau virus est passé à l’homme (sinon, il n’y a pas de film…), puis d’homme à homme. Et ensuite à quelle fréquence il se transmet, et comment. Tout cela est fort intéressant bien sûr mais, tout comme le film de Spottiswoode, qui était tourné pour la télévision, on a l’impression que celui de Soderbergh est destiné au petit écran, tant la volonté de filmer serré et efficace, en séquences montées au scalpel afin de ne jamais perdre le fil « scientifique », va à l’encontre même de la texture que l’on attend d’un film doté un tel casting. Et ce montage médico-policier tend à déshumaniser les rapports entre les différents protagonistes. De fait trop nombreux puisque le propre des virus est d’aimer presque tout le monde… On voyage bien sûr, et même loin tant ces virus sont friands de voyages en avion, mais la plupart des acteurs semblent assommés déjà par l’étendue du danger qui les guette, comme si l’invisible ennemi était bien le personnage principal. Principal mais bien peu charismatique. Á l’image d’un Matt Damon, porteur sain peu concerné finalement. Jude Law ramène un peu de cinématographie dans l’ensemble. Il est le porte parole mariole et inquiétant des théoriciens du complot. Avec lui les plans deviennent plus profonds, le temps n’est plus compté. Et les questions posées nous ramènent à de récentes et parfois paranoïaques visions de l’actualité. L’armée américaine n’avait-elle pas un labo près du point zéro de l’épidémie ? Les Labos n’en profitent-ils pas tous pour nous refourguer leur came à tout prix ? N’avaient-ils pas intérêt à la maladie ? Et les états à la disparition d’une partie d’entre nous ? Á toutes ces questions Soderbergh répond didactiquement dans les dernières scènes du film. Et cette sortie est de fait plutôt réussie. Plus porteur que le corps du film en tous les cas.



Réalisé par Steven Soderbergh – 2011 – Americano-émirati – 01h46min

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Edito

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