Le second volet de la trilogie celtique de Children in Paradise comporte tous les ingrédients d’un second acte : plus brutal, plus rapide que le premier opus Esyllt, avec malgré tout quelques rappels plus progressifs afin que ceux qui n’auraient pas écouté le premier album s’approprient leur univers.
On retrouve la voix cristalline de la chanteuse et compositrice Dam Kat qui nous invite au voyage, parfois trop rapidement couverte par la guitare ici très rock de Gwalchmei et la rythmique combative, avec une caisse claire très présente. Un carnyx, instrument ancestral celte utilisé sur les champs de bataille pour effrayer l’adversaire accompagne même le groupe dans une production léchée.
Ici, la déesse de la guerre celtique Morrigan, apparaissant souvent sous la forme d’une corneille, tombe sous le charme de Cu Chulainn, mythique guerrier irlandais. Mais celui-ci la rejette en s’apercevant tardivement qu’il précipite ainsi sa perte.
Il faut vraiment plusieurs écoutes pour s’approprier cet album. La première ne laisse parfois entendre que de nombreuses références pas toujours originales: celtes, progressif, parfois hard. Et pourtant on capte des petites surprises au milieu de l’ensemble. Donc, on décide de réécouter. On découvre alors une certaine homogénéité de l’ensemble. On re-réécoute. On entre alors dans l’histoire. Children in Paradise réussit à nous faire voyager dans le temps et l’espace. C’est ce que l’on demande à la musique notamment : nous transporter.
J’attends donc avec impatience le troisième acte du groupe de Belle-Isle-en-terre afin de savoir comment se termine le voyage. En attendant, pourquoi pas une nouvelle écoute. On ne sait jamais : peut-être sentirai-je le froissement d’aile d’une corneille frôler mon épaule alors que, debout devant l’océan, mon regard se perd dans les brumes de l’horizon…
