L’existence de Grue, étrange créature aquatique se nourrissant de chair humaine, est bouleversée à partir du jour où il trouve des bouteilles de Kiki Cola contenant des pages d’œuvres de Shakespeare. Bien décidé à retrouver la personne qui jette ces mystérieux messages à la mer, Grue se rend sur Terre et rencontre Giulietta dans les bras de laquelle il découvre l’amour…
Un monstre qui s’humanise en lisant Shakespeare, des crabes qui parlent trop, des femmes en bikini qui flirtent sur la plage, un shérif amateur d’équitation, des calmars géants, un drive-in…Tels sont quelques-uns des ingrédients qui composent ce cocktail détonnant qu’est Chère Créature. Avec ce récit surprenant, Jonathan Case signe ici l’un des romans graphiques US les plus jubilatoires de ces dernières années. Brassant les influences de la littérature, des films de Fellini et de la série B (notamment les productions de Roger Corman), l’auteur signe en effet un ouvrage atypique qui oscillant entre horreur, humour et romance, aborde avec justesse et originalité les thèmes de la solitude et de la différence. Cette histoire, Case la sublime au gré de planches en noir et blanc, aux lignes fluides et à la composition dynamique. Des planches qui, par moment, se parent de cases quasi surréalistes renforçant la singularité de cette Chère Créature, dont les nombreux atouts séduiront à coup sûr les amoureux du 9e art.
Scénario et dessins : Jonathan Case. Editions Glénat. 16,95€.
