En route vers l’ex-Yougoslavie, un camion brinquebalant traverse des étendues gelées. Le son têtu de son moteur résonne au milieu de ces montagnes quasiment désertes.
Image fragile de l’ONG qui l’envoie, il véhicule des vivres pour secourir les victimes de la guerre. Un secours bien dérisoire qui ne s’adresse qu’à quelques-uns et risque fort de ne jamais arriver. Les check-points sont si imprévisibles dans cette guerre des Balkans… Ces zones de contrôle appartiennent à qui s’en empare ! « Dans ces situations extrêmes, la frontière est partout. Chacun devient le gardien de son propre territoire. Un fil tendu en travers d’une route, quelques huttes de feuilles, des armes souvent rudimentaires, et l’on se trouve devant un check-point. »
Au départ, quatre garçons et une fille animés d’un même idéal… Mais très vite, la méfiance s’installe entre ces jeunes répartis dans deux camions. Silences, confidences et conversations secrètes alternent. Surveillance même… Que complotent donc Mark et Alex en cachette des autres ? Cette vie en huis-clos va les révéler à eux-mêmes . Amour et jalousie s’en mêlent , jusqu’à la haine. Ce qui reste de cette mission se termine dans une tragique course-poursuite où se règlent des comptes personnels!
Jean-Christophe Rufin propose dans « Check-point » une vision de l’humanitaire nouvelle et très dérangeante. Comment faire pour aider véritablement les pays en guerre ? Comment accepter de ne procurer que des vivres à ceux qui auraient besoin d’armes ?
Même si ce voyage nous embarque dans une aventure passionnante, l’essentiel du roman est ailleurs. Il tient probablement dans la réflexion sur l’attitude à avoir dans l’humanitaire en temps de guerre.
