Harpiste, auteur, compositeur et interprète originaire du Finistère, Cécile Corbel sort un sixième album intitulé « La Fiancée », d’une remarquable sensibilité et pureté artistique. Entre deux voyages, la fée Aziliz* fait escale les 17 et 18 décembre à Paris sur la scène du Café de la danse.


Œil bleu Iroise, teint de porcelaine et rousseur gaélique, Cécile Corbel vous emporte dès le premier regard au cœur de son univers arthurien peuplé d’elfes capricieux et de mélodies cristallines. Dotée d’un jeu unique et d’une voix ensorcelante aux sonorités diaphanes, cette artiste prolixe, régulière et inspirée, vient de sortir un sixième album intitulée « La Fiancée ». Depuis 2002, la belle bretonne promène sa sensibilité à fleur de peau et sa harpe électro-acoustique aux quatre coins du monde (Etats-Unis, Allemagne, Australie, Paraguay ou Japon). Née à Pont-Croix, une charmante petite cité de caractère au cœur du Finistère en 1980, Cécile ne découvre véritablement la harpe qu’à l’adolescence. En Bretagne, elle suit les enseignements d’Elisa Vellia une artiste grecque qu’elle découvre lors d’un concert mémorable au Cap Sizun. C’est la révélation. A 18 ans, le bac S en poche, elle décide de partir pour la capitale afin d’y effectuer ses études. La future harpiste se passionne pour l’histoire de l’art, s’inscrit à l’école du Louvre et décroche quelques années plus tard un DEA. Mais le chant des sirènes – ou « selkies » comme on les appelle dans la mythologie irlandaise – reprend bientôt le dessus pour s’imposer définitivement dans la vie de la belle cornouaillaise. « A Paris, je jouais dans la rue, les pubs, les marchés. En 2002, le Ti Jos, m’a donné ma chance en me permettant de faire un premier concert solo ». En 2005, Cécile Corbel autoproduit un premier six-titres, très ancré et métissé qui contient une magnifique version de « An hini a garan –Celle que j’aime ».

Anne de Bretagne

Entre temps, la lauréate du prix jeunes talents 2005 qui donne aussi des cours de harpe est repérée par la maison de disque Keltia. C’est sous ce label quimpérois qu’elle sort en 2006 son premier véritable album intitulé SongBook1 qui rassemble comptines galloises et irlandaises, mais aussi des chansons bretonnes qui parlent déjà de chevaliers errants et de fille damnée sur la lande. Les concerts s’enchainent, la voici bientôt à l’affiche du festival français d’Adélaïde (Australie) en compagnie de Yann Tiersen et Matmatah. La belle aventure ne s’arrête pas là. Lors d’un concert à Reims, l’artiste fait la première partie d’Alan Stivell. Puis c’est l’Olympia pendant trois jours, toujours en première partie de spectacle, mais cette fois-ci de Laurent Voulzy. « Ces deux artistes ont su rester humbles et accessibles. C’est peut-être encore plus vrai pour Alan Stivell, qui est très timide et dont la musique me touche au plus profond de mon âme » explique-t-elle. En 2009, Cécile Corbel est repérée par l’auteur et compositeur Alan Simon et participe au projet d’opéra rock Anne de Bretagne, dans lequel elle incarne le rôle éponyme. Dans ce spectacle grandiose présenté dans la cour du Château des ducs de Bretagne à Nantes, elle incarne la duchesse par deux fois reine de France, aux côtés d’autres musiciens comme Tri Yann, Fairport Convention, Pat O’May ou Nilda Fernandez.

Disque d’or au Japon

Protégée par sa bonne étoile, l’artiste envoie presque par hasard, à l’occasion de la sortie de son album Songbook volume 2, un exemplaire de son disque au mythique Studio d’animation japonais Ghibli, juste  pour les remercier de l’avoir inspirée. Cet exemplaire parvient directement sur le bureau de Toshio Suzuki, le producteur en chef d’Arrietty, le petit monde des chapardeurs, au moment où son équipe cherche justement une musique pour ce film, alors en pré-production. Des contacts sont alors pris et une partie de l’équipe japonaise du film, dont le réalisateur Hiromasa Yonebayashi, se déplace en France pour assister à l’un des concerts donnés par la chanteuse dans une modeste église du Berry. En décembre 2009, le Studio Ghibli annonce officiellement que Cécile Corbel cosignera le thème musical de son film Arrietty, le petit monde des chapardeurs, sorti en 2010 au Japon. Il s’agit de la première participation d’un artiste étranger à la bande-son d’un film produit par le célèbre studio d’animation nippon. La collaboration qui devait initialement se limiter à une chanson s’élargira progressivement pour aboutir à la totalité de la musique du film, soit une vingtaine de titres. Les morceaux, d’inspiration bretonne et orientale sont enregistrés à Paris avec une douzaine de musiciens. Associée à la promotion du film, Cécile Corbel en profite pour se produire dans tout l’archipel, en jouant notamment lors de la première le 1er juillet 2010 au temple Zōjō-ji à Tokyo. Arrietty’s Song se vendra au Japon à près de deux cent cinquante mille exemplaires. En 2011, c’est la consécration. L’album de la finistérienne reçoit le prix de « Bande Originale de l’année » à Tokyo ainsi qu’un un disque d’or au Japon. ) Le dessin animé sortira en janvier 2013 dans sa version bretonne, grâce au travail formidable de Dizale, une association spécialisée dans le doublage des films en langue bretonne.

Sixième Album 

Aujourd’hui installée sur le devant de la scène musicale bretonne, Cécile Corbel possède une tessiture de voix unique qui gravit les sommets, un peu comme seule Kate Bush sait peut-être les atteindre. Remarquée cet hiver par la bande originale du film-documentaire « Terre des ours » de Guillaume Vincent, dont l’actrice Marion Cotillard est la narratrice, la chanteuse et harpiste nous emmène cette fois-ci au son de ses mélopées délicates sur les terres inviolées du Kamtchatka. Sorti en octobre chez Polydor avec la complicité de Simon Caby, son dernier album « La Fiancée » raconte l’histoire de ces héroïnes  qui vivent leurs vies en solitaire et se transforment en guerrières quand il s’agit de défendre leurs histoires d’amour. Tous ces récits sont chantés en français, sous la plume inspirée de l’artiste, dans l’esprit des grandes chanteuses folk anglo-saxonnes, telle Loreena McKennitt. Comme la musicienne canadienne, au chant tout aussi éthéré, la Bretonne s’est toujours accompagnée de sa harpe celtique. Pour composer ce nouvel opus, elle a décidé, de s’entourer à la fois d’un groupe pop et d’un quatuor à cordes. Ses mélodies y trouvent leurs pleines mesures. Loin du quotidien, Cécile Corbel explore un monde imaginaire où tout est possible. De ses parents marionnettistes, la créatrice a gardé le sens de la mise en scène maitrisée et le besoin impérieux de raconter des belles histoires. Les 17 et 18 décembre, sur les planches du Café de la Danse à Paris, la belle aura à cœur de séduire un nouveau public…

David RAYNAL

*Aziliz : Cécile en breton
Cécile Corbel – La Fiancée – Polydor

Cécile Corbel
Café de la Danse

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Edito

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