De Brest la française ou de Nantes la bretonne, Bantam Lyons livre une pop très continentale aux accents shoegaze envoutants. Une belle réussite pour un premier album.
Comment être en exil dans son propre pays ? C’est tout le paradoxe des brestois de Bantam Lyons partis s’installer à Naoned, cité des Ducs de Bretagne, mais en terre étrangère depuis Pétain. Ce point de détail relevé, revenons à « Melatonin spree » leur premier album après 3 EP remarqués. Un disque aux 7 titres étrangement mélancoliques (regardez la pochette !) qui versent dans une pop hypnotique aux accents shoegaze. Car d’un port l’autre, leur musique reste très urbaine, habitée et krautpop, privilégiant des histoires vécues comme ce « Away from the bar » où l’after consiste à dormir dans sa voiture en sortant du bistrot. D’un pub des bords de la Spree à la rue de Siam, il n’y a qu’un pas. Emmené par le timbre de voix si particulier de Loïc Le Cam, les morceaux s’enflamment pour mieux nous caresser. Le tout sous le contrôle de Peter Deimel, l’homme du Black Box Studio qui retient chaque note tout en laissant filer les guitares dans ce qu’elles ont de plus profond dès que l’on parle larsen. « Melatonin spree » est donc un album pop comme l’entendent les enfants du Vauban et non de l’Olympic. Un groupe de Brest même.