Rarement la région n’aura connu une telle « belle saison », et le prolongement vers ce qu’on a coutume d’appeler un été indien de l’autre côté de l’Atlantique n’a pas manqué de charme et de chaleur. Et puis, badaboum...
Et puis, badaboum. un automne vigoureux vient de nous tomber sur le coin de la figure en deux jours… Et on sent que l’hiver est juste derrière, rough and ready !
Cela a commencé vendredi 11 octobre par un tremblement de terre dont l’épicentre se situait pas loin du Menez Hom, hiératique colline située en Pen ar bed et surplombant avec un flegme impérial la rade de Brest. Et puis le froid est arrivé, les nuages se sont amassés, on a redécouvert la pluie. On a remis le chauffage chez les frileux.
Mais tout cela s’annonçait de puis un moment en fait, l’hiver breton était en préparation dans tous les esprits. Dans toutes les pensées des licenciés de GAD ou de Doux, dans les inquiétudes des gens d’Alcatel. Chez les producteurs agricoles qui perdent en produisant, chez les chômeurs de longue durée qui se ramassent, comme les feuilles mortes, à la pelle. Dans les associations sportives et culturelles, pour qui les subventions se font rares. Sans parler des révoltés de l’écotaxe.
Ah oui, ne l’oublions pas cette énorme supercherie, qui va permettre de payer une bonne conscience à tous les pollueurs en Ile-de-France, puisque plus on sera proche de Paris, moins on payera (puisqu’ici, une grande partie des marchandises et des flux transitent souvent vers le « Grosse Paris »). Une taxe inique pour une région périphérique d’Europe, comme on nomme parfois pudiquement notre péninsule, d’autant plus inique que rien n’a été prévu pour permettre d’éviter le transport routier ici. Pas de ferroutage (la France est le très mauvais élève de l’Europe en ce qui concerne cette technique), et la volonté de voir le cabotage reprendre sur les côtes bretonnes n’a pas été prise au sérieux par l’état.
Pour pimenter le tableau de l’incurie, sachez que Bolloré, qui fait un carton dans la voiture électrique avec ses batteries construites près de Quimper, a été snobé par PSA (qui a une usine à Rennes) lorsqu’il a cherché un carrossier pour sa Blue Car. Les batteries construites en Bretagne devront donc payer aussi l’écotaxe pour aller sur leur lieu d’assemblage en Italie, à Turin ? C’est un peu dommage lorsque l’on construit une voiture propre…
C’est sûr, au pays d’Ubu, l’hiver risque d’être rude dans la péninsule bretonne. Il restera la culture me direz-vous, si vivace dans notre contrée. Mais aucune culture ne peut se faire hors sol durablement. Et ici le sol sera bientôt gelé. Alors, pour être sûr de voir le printemps, il va falloir se bouger !