Loin de toute nostalgie Folk, Alan Stivell retrouve sa harpe et ses rythmes teintés d’électro pour un nouvel opus aux vertiges japonisants. Un doux voyage. Une nouvelle fois.
« AMzer » est le 24ème album d’Alan Stivell… Oui, le temps file sacrément vite. Il était urgent de célébrer ce « temps » et d’y consacrer un disque. C’est chose faite avec ces 12 nouvelles chansons qui loin de toute nostalgie égrènent les saisons. En toute logique, c’est avec le titre « New Amzer » que l’album débute ce grand voyage. Un hymne au printemps qui rapidement nous entraîne au pays du Soleil Levant tant dans les fragrances mélodiques (mise en musique d’un haïku traditionnel dès le second titre) qu’avec la présence des voix de Toshiko Dhotel et Maliko Oka. Ce regard tourné vers le le Japon n’est pas une nouveauté pour les celtes d’Armorique. Des esquisses de Mathurin Méheut aux musiques de film de Cécile Corbel en passant par la rockeuse nantaise Manu, toutes les générations s’y sont un jour essayées. Alan Stivell y apporte sa « reconnaissance » de la harpe celtique, mais également sa touche électro, véritable signature du barbe breton depuis quelques albums. Si l’on y ajoute cordes, flûtes et percussions, on est étonné de conjuguer ce temps nouveau en futur émotionnel. L’emploi de l’anglais, du français et du breton symbolise magnifiquement ce pont entre les continents et les générations. En revanche, qu’on ne s’y méprenne pas : il s’agit bien d’un disque d’Alain Cochevelou ! Avec un tel disque, la Bretagne écrit une nouvelle fois sont histoire au présent. A l’heure où certaines cultures s’interrogent sur leur avenir (le rock est-il mort ?), d’autres écrivent des hymnes pour des messes à venir.
Hervé Devallan
Alan Stivell « AMzer » (WorldVillage)
