Au fil de ses pérégrinations culturelles et des rencontres avec ses acteurs, Bretagne Actuelle a observé les conséquences des actes politiques sur l’action culturelle et ses représentants : les artistes.
Le citoyen « artiste » n’hésite plus à s’exprimer, même en pleine période de promotion, quitte à prendre le risque de brouiller son message. A moins qu’il ne recherche ce reuz pour s’extraire du bruit ambiant. Et que dit-il au détour d’une actualité qui place quelques fois la Bretagne en Une (bonnets rouges, redécoupage des régions, météo…) ? Que de Marseille à Tokyo, de Chambéry à New York, lorsqu’il annonce venir de Nantes (Naoned), on lui répond inévitablement et invariablement « Ah, vous êtes bretons ! ». Personne, oh non, jamais personne n’a eu l’idée de leur répondre « Ah vous êtes du Grand Ouest ! » ou « Ah vous êtes des Pays de Loire ». A l’heure de la mondialisation, une image forte est aussi (voire plus) importante que n’importe quel grand discours pour imposer et exporter ses produits. Et il est fort à parier que « vendre » la Bretagne est beaucoup plus évident que de survendre un Ouest imaginaire dont chaque région du monde est dotée. On est tous à l’ouest de quelqu’un ! Tentez l’expérience dans n’importe quelle région de France, n’importe quel pays d’Europe et au delà.
Cette identité « à 5 départements » n’est pas nouvelle, de l’an 850 (environ) au 30 juin 1941 exactement. Jour fatidique où le Maréchal Pétain signe un décret d’application « provisoire » qui scelle le sort de la Bretagne à 4 départements en inventant une autre région administrative regroupant la Loire Inférieure, la Mayenne, la Sarthe, le Maine-et-Loire et la partie occupée de l’Indre-et-Loire. Du provisoire qui dure…
Pour Bretagne Actuelle, la question ne se pose pas : la Bretagne à 5 départements est non seulement un fait historique, mais également une réalité culturelle. Nous le prouvons tous les jours.